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d’épines, nulle part aucunes ronces ; les brebis bondissent, et pas un loup. Que si quelque part on en a découvert un, il se change en brebis. Car si grande est votre foi, si grande votre charité, que vous provoquez l’émulation. C’est le Seigneur lui-même qui vous a conservés, lui-même qui m’a ramené ; dans mon infirmité, j’ai senti le secours de vos prières, dont je vous demande pour chaque jour les suffrages. Mon voyage a été pour votre cité l’occasion d’une couronne : L’amour que vous me portiez dès le commencement, est maintenant manifeste pour tous. Absent, j’ai été pour vous comme si j’étais présent. Quand j’étais dans l’Asie, occupé à corriger les Églises, des voyageurs venus d’ici, me disaient en arrivant là-bas : vous avez embrasé la cité. On le sait bien pourtant, à la longue l’affection se fane ; au contraire votre attachement pour moi augmentait chaque jour. Et celui que vous aimiez ainsi pendant son absence, je crois bien qu’il vous arrive de l’aimer encore plus présent auprès de vous. Voilà le trésor que je vous dois, voilà mes richesses. Et aussi je vous demande vos prières. Vos prières sont pour moi un mur et un renfort. Ne dites pas, je suis languissant, comment pourrai-je prier pour le prêtre ? Écoutez la parole de l’Écriture : Or la prière était continuelle. (Act. 12,5) Et la prière de l’Église a brisé les liens de Pierre et dilaté la confiance de Paul pour la prédication. La prière a éteint la fournaise ; la prière a fermé les gueules des lions ; la prière a calmé la sédition ; la prière a ouvert le paradis ; la prière a fait tourner sur leurs gonds, pour les ouvrir, les portes du ciel ; la prière a fécondé celle qui était stérile ; la prière de Corneille a pénétré dans les dieux ; la prière a justifié le publicain. Voilà le renfort que je requiers de vous ; voilà la grâce que je demande : et puisse le Dieu de gloire, accueillant vos prières, mettre dans ma bouche un discours capable de fortifier le peuple qui m’a été confié et de le pousser dans les voies du salut, par Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui appartient, comme à Dieu le Père, comme au Saint-Esprit, l’honneur, la gloire, la puissance dans les siècles des siècles Ainsi soit-il.