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la beauté de l’âme vient de l’obéissance à Dieu. Car si l’âme frappée de laideur obéit à Dieu, elle se dépouille de sa laideur, et devient belle. Saul, Saul, pourquoi me persécutez-vous ? Il répondit : qui êtes-vous, Seigneur ? Je suis Jésus. (Act. 9,4-5) Et il obéit, et son obéissance changea la laideur de son âme en beauté. Autre parole, adressée au publicain : Venez, suivez-moi. (Mt. 9,19) Le publicain se leva, et devint un apôtre : son âme, dépouillant sa laideur, devint une belle âme. En vertu de quoi ? de l’obéissance. Autre parole, adressée aux pécheurs : Venez, suivez-moi et je vous ferai pécheurs d’hommes (Mat. 4,19), et l’obéissance leur donna la beauté de la pensée. Voyons ici quelle est la beauté qu’il exprime. Écoute ma fille, et vois, et oublie ton peuple, et là maison de ton père, et le roi désirera de voir ta beauté. Quelle beauté désirera-t-il voir ? la beauté de l’âme. Pourquoi ? Parce qu’elle a oublié son peuple. Il dit : Écoute donc, et oublie. Ce sont là des actes de notre volonté. Écoute, dit-il. Celle qui était laide, écoute, et sa laideur ne s’en va pas, la laideur du corps. Dites à la pécheresse, écoute ; et si elle obéit, voyez quelle ne sera pas la beauté de son âme. C’est pourquoi, comme la laideur de l’épouse n’était pas celle qui vient de la nature, mais celle qui vient de la volonté (attendu qu’au lieu d’écouter le Seigneur, elle avait prévariqué), pour cette raison, il lui applique un nou veau remède. Ta laideur était donc l’effet, noir de la nature, mais de ta volonté, et tu es devenue belle par l’obéissance. Écoute, ma fille, et vois, et oublie ton peuple, et la maison de ton père, et le roi désirera de voir la beauté. Ensuite, pour vous faire bien comprendre, qu’il ne veut exprimer par ces paroles rien de ce qui frappe les sens, pour que ce mot de beauté ne vous représente ni l’œil, ni le nez, ni la bouche, ni le cou, mais la piété, la foi, la charité, les dons qui se trouvent au dedans de nous, il ajoute : Car toute la gloire de la fille du roi lui vient du dedans. (Psa. 44,14) Pour toutes ces grâces, glorifions le Seigneur à qui nous sommes redevables de ces dons, à qui seul appartient la gloire, l’honneur, la souveraineté, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il[1].

  1. Il y a dans ce morceau tant de mauvais goût qu’il est impossible de croire qu’il soit de saint Jean Chrysostome.