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DEUXIÈME HOMÉLIE. Prononcée après qu’Eutrope, pris hors de l’église, eut été livré au supplice. – Des saintes Écritures, et sur ce texte : « Adstitit regina a dextris tuis » (Psa. 44,10)

AVERTISSEMENT ET ANALYSE.


On ne retrouve plus dans cette homélie le style de saint Chrysostome. Ce n’est plus cette éloquence facile, coulante, familière, et élégante. C’est un langage dur, pénible, saccadé, embarrassé. L’ordre logique est souvent interrompu. Ses idées se succèdent et ne se lient pas. La seconde partie, sur les noces de l’Église, a surtout paru à Tillemont indigne de saint Chrysostome, du reste c’est le même style partout.
1° Combien la lecture de la sainte Écriture est en même temps utile et agréable. – Magnifique éloge de la stabilité de l’Église. – 2° Le chrétien ne craint pas les puissances de ce monde. – 3° Saint Chrysostome attaque souvent les riches parce que les riches attaquent toujours les pauvres, d’ailleurs il distingue toujours entre les bons et les mauvais riches. – 4° Ne craignons ; que le péché, ayons la conscience pure et tout sera sauf. Adam est tombé dans le paradis, Job s’est sauvé sur son fumier, imitons celui-ci. – 5° La vie présente est un séjour dans une hôtellerie. – 6° Ne ravissez pas les biens terrestres, ravissez le royaume du ciel. Attachez-vous à l’Église. L’orateur célèbre les louangea de l’Église. – 7° Comment il faut interpréter les passages où l’Écriture semble attribuer, à Dieu des passions. – 8° Des différents noms que Dieu prend dans les Écritures. – 9° Encore l’Église et Dieu. – 10° Dieu né se montre pas aux créatures tel qu’il est, mais il modère son éclat. Transfiguration de Jésus-Christ. – 11° Que les comparaisons les plus sublimes que puisse employer le langage humain sont toujours fort au-dessous de l’infinie beauté de Dieu. – 12° Le vrai trésor. La dot de l’épouse du Christ. – 13° La totalité de la dot ne sert payée que dans la vie future, dans ce monde nous ne recevons que des arrhes. – 14° La dot sera d’un prix infini. – 15°-17° Commentaire de ces paroles du psaume XLIV, 10 : Adstitit regina a dextris tuis, etc. —
1. Agréable est la prairie et le jardin, mais bien plus agréable la lecture de l’Écriture sainte. Là-bas on voit les fleurs se flétrir ; ici fleurir les pensées ; là-bas souffle le zéphyr ; ici l’Esprit divin ; là-bas des haies formées d’épines ; ici la divine Providence est notre rempart, là-bas le chant des cigales, ici la voix retentissante des prophètes ; là-bas le plaisir des yeux ; ici l’utilité de la lecture. Le jardin n’occupe qu’une place, les Écritures sont partout répandues sur la terre ; le jardin est nécessairement assujetti aux influences des saisons, les Écritures ne connaissent ni l’hiver, ni l’été, toujours riches de feuillage, et surchargées de fruits. Appliquons-nous donc à la lecture de l’Écriture sainte, car cette application à l’Écriture chasse le découragement, engendre le plaisir, détruit la perversité, affermit les racines de la vertu, qu’elle préserve de toute agitation, de toute secousse. La mer est en fureur, mais ton navire s’avance tranquille ; c’est que tu as pour pilote l’Écriture ; c’est que tu tiens un câble que ne peut rompre l’assaut, des choses humaines. Et je ne mens pas ; j’ai pour témoin la réalité même des choses. Il y a peu de jours que l’église était assiégée ; vinrent des soldats, une armée entière ; leurs yeux lançaient des flammes, et l’olivier ne s’est pas desséché ; les glaives sont sortis des fourreaux et nul n’a reçu de blessure ; les portes du palais de l’empereur s’agitaient et tremblaient, et l’église n’était pas ébranlée ; cependant c’était ici, que se ruait le flot de la guerre. Car c’était ici qu’on recherchait le fugitif, et nous nous tenions devant lui, pour le défendre, sa craindre la fureur des soldats. Pourquoi ? c’est que nous avions pour gage de notre inébranlable fermeté ; la parole : Tu es Pierre, et sur