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TROISIÈME HOMÉLIE. Dieu a tenu envers les justes de l’Ancienne Loi la même conduite qu’envers tous les fidèles de la Loi nouvelle. De l’aumône.

ANALYSE.


1° Résumé de la dernière homélie. – 2° Ce n’est pas seulement pour nous montrer l’accord des deux testaments, que saint Paul a dit : Parce que nous avons le même esprit de foi, c’est pour une autre raison, qui fera le sujet de la présente homélie. – 3°-5° État du monde dans les premiers temps de la prédication chrétienne. – 6° Souffrances de saint Paul. – 7° Utilité des souffrances en général. – 8° Même dans l’Ancien Testament, on trouve des justes dont la récompense est différée à l’autre vie. Voilà la seconde raison pour laquelle saint Paul a dit : Parce que nous avons le même esprit de foi. Il veut encourager les fidèles de son temps. – 9°-10° La conduite de Dieu n’a point été la même envers les saints qu’envers la multitude, dans l’Ancien Testament. – 11°-12°. Exhortation à l’aumône.
1. Dans la précédente réunion et dans l’avant-dernière, nous avons pris pour texte une parole de l’Apôtre, et nous avons consacré à l’expliquer notre discours tout entier. Nous voulons encore l’examiner aujourd’hui. Nous le faisons à dessein, pour vous être utile, et non par ostentation. Je ne songe point à faire montre d’abondance et de fécondité. C’est pour vous révéler la sagesse de Paul et exciter votre zèle, que je reviens sur le même sujet. La profondeur de son esprit sera plus manifeste, si une seule de ses paroles nous ouvre une si féconde source de pensées ; et quand vous verrez que d’un seul mot de l’Apôtre on peut tirer d’ineffables trésors de sagesse, vous ne vous contenterez pas d’effleurer négligemment ses lettres, mais vous pénétrerez plus avant, et dans l’espoir d’y trouver ces richesses, vous examinerez avec le plus grand soin chacune de ses paroles. Car si une seule nous fournit la matière de trois entretiens, quel trésor nous ouvrirait un passage entier, exactement étudié ? Ne nous lassons donc point avant d’avoir épuisé cette pensée. Car si ceux qui creusent les mines d’or, quelques richesses qu’ils aient tirées, ne s’arrêtent point avant d’avoir pisé la veine, ne devons-nous point montrer plus d’ardeur et de zèle dans la recherche de la sagesse divine ? Nous aussi nous extrayons de l’or, non de l’or matériel, mais de l’or spirituel ; nous creusons, non point les mines de la terre,. mais les mines de l’Esprit-Saint. Car les lettres de Paul sont les mines et les sources de l’Esprit-Saint ; les mines, car elles nous donnent une richesse plus précieuse que tout l’or de la terre ; les sources, car jamais elles ne tarissent : plus on y puise, plus elles sont abondantes. J’en prends à témoin le temps écoulé. Depuis l’époque où vivait Paul, cinq cents ans sont passés, et tout ce temps, mille écrivains, docteurs et commentateurs ont tiré de ses lettres des richesses sans nombre, sans épuiser le trésor qu’elles contiennent. Ce trésor n’est point matériel ; c’est pourquoi, au lieu de s’épuiser sous les mains qui le creusent, il s’augmente et s’enrichit. Je parle de nos devanciers ; mais après nous, combien d’autres parleront, et après eux combien encore, sans que la source se dessèche, sans que la raine s’appauvrisse ! C’est une mine spirituelle et dont on ne trouvera point le fond. Quelle était donc la parole de l’Apôtre qui faisait le sujet de mes derniers discours ? Parce que nous avons le même esprit de foi, selon qu’il est écrit : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé.
2. Nous avons cherché pourquoi l’Apôtre