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HOMÉLIES SUR LE MARIAGE.

AVERTISSEMENT.


Les trois homélies suivantes, dont la première a pour texte les paroles de saint Paul : Propter fornicationes, etc., la seconde, roule sur la répudiation, la troisième sur le choix d’une épouse, ont évidemment été prononcées de suite. Un passage, au commencement de la seconde, montre qu’elle a suivi de près la première, dont le texte s’y trouve reproduit. La troisième dut pareillement être prononcée peu de jours après la seconde : nous en avons pour preuve le témoignage même du Saint dans son exorde. Il est principalement question, dans la première, de la célébration du mariage et de l’inconvénient des danses licencieuses, des chansons obscènes qui, au temps de Chrysostome, accompagnaient ordinairement cette cérémonie. L’orateur s’élève ensuite contre ceux qui persistent dans la fornication, même après le mariage, et aussi contre l’opinion mondaine qui réserve le nom d’adultère à l’infidélité des femmes mariées et à la complicité de leurs séducteurs. Dans le discours suivant, saint Jean Chrysostome traite de la répudiation, et conclut, contre les maximes et la pratique des Grecs de nos jours, qu’il n’est pas permis d’épouser une femme répudiée pour cause d’adultère. Enfin, le titre même de la troisième homélie, du choix d’une épouse dit assez quel en est le sujet. Chrysostome y fait l’éloge d’un Maxime, qu’il désigne en langage figuré comme son coadjuteur, et qui était peut-être cet évêque de Séleucie, en Isaurie, qui avait précédemment porté la parole à sa place : de ce même témoignage on peut inférer que saint Jean Chrysostome était alors évêque de Constantinople.

PREMIÈRE HOMÉLIE. Sur ces paroles de saint Paul : « à cause de la fornication que chacun ait sa femme. » (1Co. 7, 2)

ANALYSE.


  • 1° Effets de la parole sacrée. – Qu’il faut savoir maîtriser sa langue.
  • 2° De la célébration du mariage. – Des abus qui l’accompagnent.
  • 3° Que le démon a part à ces abus. – A quoi tend l’institution du mariage.
  • 4° Réfutation de l’erreur mondaine concernant l’adultère.
  • 5° Châtiment de l’époux adultère en ce monde et dans l’autre.


1. Je veux encore aujourd’hui vous conduire par la main vers les sources de miel, le miel étant une chose dont on ne peut se lasser. Telle est la nature des paroles de Paul, et tous ceux qui s’abreuvent à ces sources, parlent sous l’inspiration du Saint-Esprit ; ou plutôt, la douceur du miel n’est rien auprès du charme attaché aux paroles divines. Et c’est ce que le prophète exprime en ces termes : Que tes paroles sont douces à mon gosier ; ma bouche les préfère au miel. (Psa. 118, 103) Mais ce n’est pas seulement le miel que passe en douceur le charme des célestes paroles, c’est l’or, ce sont les pierres les plus rares qui lui cèdent en valeur, c’est l’argent le plus raffiné qui lui cède en pureté. Les paroles du Seigneur, dit le même, sont des paroles pures, un argent passé au feu, purgé de sa terre, sept fois purifié. (Psa. 11, 7) Voilà ce qui faisait dire à un sage : Il n’est pas bon de manger beaucoup de