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eu tort, afin de s’en prévaloir auprès de ses disciples ; de même, et avec la même intention, qui lui faisait accuser Pierre, nous voyons Paul écrire tout cela, dans son épître aux Galates. Car, s’il avait été utile aux Juifs, que Pierre fût accusé et gardât le silence, il était encore plus utile de tout raconter à ceux des Galates qui étaient corrompus. De même que ceux des Juifs qui vivaient à Antioche, voyant Pierre se taire, après une sévère réprimande, se corrigeaient par les reproches faits à leur maître, et par son silence ; de même alors, les Galates infectés également d’habitudes judaïques, apprenant par Paul qu’il avait réprimandé Pierre, qui était répréhensible, et ne marchait pas droit, suivant la vérité de l’Évangile, et que Pierre n’avait répondu à ces reproches que par son silence ; les Galates recevaient la meilleure leçon qui pût les faire renoncer aux rites judaïques. Voilà pourquoi Paul a fait alors ces reproches, et en a perpétué le souvenir ; mais il n’en fait pas moins admirer Pierre qui les a acceptés : celui qui a accepté la correction, l’accusation même, et a su se taire, celui-là a tout redressé et réparé : c’est le fruit de la sagesse. Ainsi, ni l’un ni l’autre des apôtres n’est blâmable, tous deux méritent des louanges infinies, car leur zèle pour le salut des hommes leur a permis de tout dire et de tout entendre. Prions donc le Dieu de Pierre et de Paul, qui les a attachés par les liens de la concorde, de nous attacher aussi les uns aux autres, par une, charité plus étroite, afin que conservant tous ensemble notre union en Dieu, nous soyons dignes de voir ces grands saints, et de vivre dans leurs tentes éternelles, par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.