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reçoivent de plus nombreux éloges de la bouche de notre commun maître Flavien.
Que les pères imitent cette sainte femme, que les mères la prennent pour modèle, que son exemple soit suivi également par les femmes et par les hommes, par ceux qui vivent dans la virginité, sous le sac ou dans les fers ; car à quelque degré que nous poussions la patience et l’austérité, notre constance sera toujours dépassée par l’admirable résignation de cette femme. Que personne donc parmi ceux qui sont arrivés au plus haut point du courage et de la fermeté, ne trouve indigne de soi-même de prendre les leçons de cette femme âgée ; mais prions tous en commun, habitants des villes et des déserts, personnes vouées à la virginité, ménages brillants de chasteté conjugale, fidèles qui méprisent toutes les choses d’ici-bas et qui ont crucifié leur chair, demandons tous à Dieu de pouvoir, après avoir fourni la même carrière qu’elle, être jugés dignes du même crédit auprès de lui, et prendre place en ce jour-là, à côté de la sainte martyre, grâce à ses prières, à celle de ses enfants, et de l’illustre et généreux vieillard Eléazar, qui complète cet auguste chœur, et qui a montré une âme de fer dans les tourments. Or nous pourrons y parvenir, si avec leurs saintes prières nous y contribuons nous-mêmes de toutes nos forces, si, avant les luttes et les épreuves, nous domptons en temps de paix nos propres passions, réprimant les mouvements désordonnés de la chair, mortifiant notre corps et le réduisant en servitude. Car si nous vivons ainsi pendant le calme, nous recueillerons de nos exercices une brillante couronne ; et si Dieu, dans son amour pour nous, juge à propos de nous faire soutenir une lutte comme la leur, nous arriverons tout préparés sur le terrain, et nous obtiendrons les biens du ciel ; puissions-nous tous parvenir à ce bonheur par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel, gloire, honneur et puissance au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il

TROISIÈME HOMÉLIE

ANALYSE.


Cette homélie si courte renferme néanmoins un tribut de louanges successivement données an vieillard Eléazar, aux sept frères Macchabées et à leur pieuse mère ; saint Chrysostome termine en opposant les sacrifices inouïs de cette sainte femme à la mauvaise grâce de tant de chrétiens lorsqu’il s’agit du sacrifice d’argent même le plus léger. Ce morceau si médiocre est-il de saint Chrysostome ? on en a douté, et, croyons-nous, avec raison. Les choses n’y sont qu’effleurées, et il ressemble plus à un canevas qu’à un discours.
1. Lorsque je considère d’une part les éloges qui sont dus aux martyrs pour leurs actions, et de l’autre cette multitude qui se trouve ici à l’étroit, je suis dans l’hésitation. Si donc vous voulez bien, nous laisserons pour le moment les instructions de côté, et nous tâcherons