Page:Jean Chrysostome - Oeuvres complètes, trad Jeannin, Tome 3, 1864.djvu/381

Cette page n’a pas encore été corrigée

terrassée, et qu’on voit cette femme supporter pour Dieu de pareils tourments, avec ce courage, avec cette ardeur ? Pesons donc tout cela, hommes et femmes, jeunes gens et vieillards ; inscrivons sur le registre de noire cœur ces combats et ces luttes, ayons sans cesse présente à notre âme comme une exhortation perpétuelle au mépris des souffrances, la fermeté de la mère des Macchabées, afin qu’après avoir imité ici-bas la vertu de nos saints martyrs, nous puissions dans le ciel avoir part aux mêmes couronnes. Autant ils ont montré de constance dans leurs épreuves, autant nous devons nous armer de courage dans nos luttes contre nos affections désordonnées, contre notre colère, contre notre avidité polir les richesses, pour les plaisirs du corps, pour la vaine gloire, et pour toutes les choses semblables. Car si nous venons à bout de cet embrasement de nos passions comme ces illustres martyrs ont triomphé du feu, il nous sera donné de nous placer à leurs côtés, et de jouir du même crédit auprès de Dieu ; puissions-nous tous obtenir ce bonheur, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par lequel et avec lequel gloire au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

DEUXIÈME HOMÉLIE.

ANALYSE.


Nous ne pouvons, ni louer dignement les martyrs, ni les louer tous ; mais ils nous savent gré du peu que nous faisons à cet égard et nous tiennent compte de la bonne intention. – Saint Chrysostome se bornera à louer le plus jeune des sept frères : il le compare à Isaac. – Il retrace ensuite, par un tableau saisissant, la grandeur d’âme de la mère des Macchabées, et il exhorte les chrétiens de tout sexe et de tout âge à imiter cette fermeté.
1. Il n’est pas possible avec une seule langue de louer tous les saints martyrs, et quand même nous aurions mille bouches et mille langues, nos éloges seraient encore insuffisants ; quand je considère les belles actions de nos sept martyrs, je suis comme un homme avide de richesses, qui, devant une source d’où l’or sortirait par sept ouvertures, tenterait d’abord de l’épuiser tout entière, puis s’en irait après un travail long et inouï, laissant là la plus grande partie de cet or. En effet, n’importe ce que vous puiserez à cette source, vous en laisserez toujours la plus grande partie. Mais quoi ? parce que nous ne pouvons contribuer à cette œuvre autant qu’elle le mérite, faudra-t-il nous taire ? Nullement. Car c’est à des martyrs que nous apportons nos dons, et les martyrs imitent leur Maître dans l’appréciation des honneurs qui leur sont rendus. Et comment fait-il, ce Maître ? Quand on lui offre des présents, ce n’est pas à l’importance de ce qu’on apporte, mais à la bonne volonté de celui qui offre, qu’il mesure la récompense. C’est ce qu’il a fait à l’égard de la veuve de l’Évangile : cette