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et célébré tous les jours, et comme la mort violente qu’il a essuyée a été pour lui une source de gloire : étendu sans vie et sans mouvement, il ne parle qu’avec plus de force ; son sang, après la mort, élève la voix, et accuse hautement le malheureux fratricide ; celui-ci n’a survécu que pour recevoir la punition de son attentat, pour parcourir la terre toujours gémissant et tremblant. Et comme le crime de l’un l’a condamné à une vie plus triste que la mort même, ainsi la vertu de l’autre l’a rendu plus glorieux et plus brillant même après le trépas.
Nous donc, mes frères, afin que nous puissions acquérir plus de confiance, et dans ce monde et dans l’autre, afin que nous puissions recueillir plus de joie de cette fête, dépouillons-nous de tous les vices qui souillent et défigurent notre âme, et surtout de l’envie ; parce que, sans doute, eussions-nous fait une infinité de bonnes œuvres, nous en perdrions tout le mérite si nous étions dominés par cette passion basse et cruelle. Puissions-nous tous éviter ce fléau de toutes les vertus, et principalement ceux qui ont reçu aujourd’hui la grâce de la régénération qui ont dépouillé les anciens vêtements du péché, et qui peuvent briller avec le

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même éclat que les rayons du soleil ! Vous donc[1] qui en ce jour avez été mis au nombre des enfants, conservez avec soin la blancheur éclatante des habits dont vous êtes maintenant revêtus, fermez de toutes parts l’entrée au démon, afin que recevant une grâce plus abondante du divin Esprit, vous puissiez produire des fruits au centuple, vous soyez jugés dignes de paraître avec confiance devant le Roi des cieux, lorsqu’il viendra juger le monde, et distribuer des biens ineffables à ceux qui auront terminé leur vie dans la vertu, en Jésus-Christ Notre-Seigneur, à qui soient la gloire et l’empire, maintenant et toujours, dans tous les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.

  1. Les nouveaux baptisés.