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parvenir par la grâce et la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui, avec le Père et le Saint-Esprit, gloire, puissance, honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XIII.


NOTRE BOUCHE S’EST OUVERTE POUR VOUS, Ô CORINTHIENS, NOTRE CŒUR S’EST DILATÉ. – VOUS N’ÊTES PAS A L’ÉTROIT DANS NOTRE CŒUR, C’EST DANS LES VÔTRES QUE VOUS ÉTES RESSERRÉS. (VI, 11, JUSQU’À VII, 1)

Analyse.


  • 1-3. Je laisse mon cœur se répandre sur ce sujet, afin que vous puissiez connaître l’amour ardent que j’ai pour vous, et me rendre amour pour amour. – Fuyez particulièrement toute société avec les infidèles, car Jésus-Christ et Satan ne peuvent aller, ensemble, et le temple du Dieu vivant, qui est vous-mêmes, ne peut contracter aucune liaison avec les idoles.
  • 3 et 4. Qu’il ne faut pas divulguer ses aumônes, et que l’état du pauvre est plus avantageux que celui du riche.


1. L’apôtre vient de passer en revue ses épreuves et ses afflictions : « J’ai vécu dans la patience », dit-il, « dans les afflictions, dans le besoin, dans les angoisses, sous les verges, dans les prisons, changeant souvent de demeure, dans les fatigues, dans les veilles ». C’est là, dit-il, un grand bien : « On nous croit tristes, et nous sommes toujours dans la joie ; on nous croit pauvres, et nous enrichissons beaucoup de nos frères ; on nous croit dans l’indigence, et nous possédons toutes les richesses ». Toutes ces épreuves sont pour lui autant de ressources : « Par là, Dieu nous instruit, et nous ne mourons point ». De plus elles manifestent là puissance de Dieu et sa sollicitude envers nous : « Afin que notre patience semble l’effet de la toute puissance divine, et ne paraisse pas venir de nous-même ». En outre il nous dit ses combats : « Nous portons en tous lieux la mortification de Jésus » Il ajoute que c’est là une preuve évidente de la résurrection du Sauveur : « Afin que la vie de Jésus soit manifestée dans notre chair mortelle ». Voici maintenant la mission qui lui a été confiée : « Nous sommes les ambassadeurs du Christ, comme si Dieu exhortait par notre parole ». Ensuite il indique l’objet de son ministère ; c’est non point la lettre, mais l’esprit. Ce n’est point par son ministère seulement qu’il mérite le respect, mais aussi par ses afflictions : « Grâces soient rendues à Dieu », dit-il, « qui nous fait partout triompher ».
Puis il s’apprête à les blâmer de leur négligence. Mais, avant d’en venir là, il leur témoigne son affection, et il passe ensuite aux reproches. Sans doute les belles actions commandent le respect envers celui qui blâme ; mais ses reproches sont mieux accueillis encore s’il fait preuve d’une véritable amitié. Saint Paul laisse donc maintenant de côté ses souffrances, ses fatigues, ses combats, pour parler de son amour pour les Corinthiens, et pouvoir ensuite leur faire entendre le langage de la sévérité. Comment leur témoigne-t-il de son affection ? « Notre bouche s’est ouverte pour vous, ô Corinthiens ». Et quelle preuve d’affection renferment ces paroles ? que signifient-elles ? Nous ne pourrions garder le silence ; quand il s’agit de vous ; c’est un besoin pour nous de vous faire entendre notre voir, de nous entretenir avec, vous. N’est-ce point