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gémissements n’a point poussés le mauvais riche ? mais ce fut en vain. Que ne disent pas ceux qui n’ont pas nourri Jésus-Christ ? Néanmoins ils sont précipités dans le feu éternel. Que ne disent point alors ceux qui ont commis l’iniquité ? « Seigneur, n’avons-nous point prophétisé en votre nom ? n’avons-nous pas en votre nom chassé les démons ? » Néanmoins ils ne sont pas reconnus. Toutes ces choses sont alors inutiles, si l’on n’a point fait ici-bas ce qu’il fallait faire. Craignons donc d’avoir à dire alors : « Seigneur, quand vous avons-nous vu affamé, et ne vous avons-nous pas, nourri ? » Nourrissons-le maintenant, non pas un jour, ni deux, ni trois ; car il est écrit : « Que la miséricorde et la vérité ne vous abandonnent point ». L’Écriture ne dit pas : Agissez ainsi une fois ou deux car les vierges aussi : avaient eu de l’huile, mais elles ne surent pas la conserver. Ainsi donc nous avons besoin de beaucoup d’huile, et il faut que nous soyons comme un olivier fertile dans la maison de Dieu. Que chacun de nous songe aux péchés dont il est chargé, et les compense par des charités, ou plutôt fasse bien plus que les compenser, afin que non seulement nos péchés soient effacés, mais que de plus nos bonnes œuvres nous soient imputées à justification. Car si nos bonnes actions ne sont pas assez nombreuses pour nous décharger, d’une part, de nos fautes, et de l’autre, offrir un excédant qui nous soit compté à justification, personne ne nous préservera du supplice : auquel puissions-nous tous échapper par la grâce et la charité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec qui gloire, puissance, honneur, au Père et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Traduit par M. X…

FIN DE L’ÉPÎTRE AUX ÉPHÉSIENS[1].
  1. Les difficultés que Savilius et les récents éditeurs d’Oxford ont rencontré dans la constitution du texte souvent si difficile et si défiguré de ce commentaire, nous les avons éprouvées, nous aussi, et à plus forte raison, en le traduisant. Nous ne nous flattons nullement d’avoir éclairci partout ce que l’état actuel du texte rend incompréhensible en plusieurs endroits, indépendamment de la difficulté de la matière : et nous sommes forcés, en finissant ce pénible travail, de répéter, pour notre compte, l’aveu de Savilius, dont les derniers éditeurs disent dans leur préface (page 3) : Neque tamenposuit, ut ipse fatetur, in libro tam mendoso, quod voluit, praestore. ( Sancti Joannis Chrysostomi Interpretatio omnium Epistolarum Paulinarum, tom. IV ; Oxonii, apud J. H. Parker). La traduction latine d’Hervet à laquelle nous avons souvent recouru, est d’ailleurs très éloignée de la perfection : mais la perfection, en pareil cas, c’est l’impossible.