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s’est souvenu que nous ne sommes que poussière ». (Ps. 102,14) Où retourne-t-il ? « Il rentrera dans sa poussière ». (Ps. 103,29) En vue de quoi toutes ces choses ? Pour vous. « Vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains » : (Ps. 8,6) Avons-nous quelque chose de commun, nous autres hommes, avec les anges ? C’est ce que le psalmiste dit encore, de cette manière : « Vous ne l’avez qu’un peu abaissé au-dessous des anges ». (Id. 5) Sur l’amour de Dieu : « De même qu’un père a une tendre compassion pour ses fils, le Seigneur a une tendre compassion pour ceux qui le craignent ». (Ps. 102,13) Sur la vie qui nous attend après celle-ci, sur le tranquille repos qui sera la fin des choses : « Rentre », dit-il, « ô mon âme, dans ton repos ». (Ps. 114,7) Pourquoi le ciel est-il si grand ? Le psalmiste répondra aussi : « Les cieux racontent la gloire de Dieu ». (Ps. 18,2) Dans quel but le jour et la nuit ? Ce n’est pas seulement pour que le jour brille et que la nuit nous procure le repos, c’est aussi pour nous instruire : « Il n’y a point de langue, ni de différent langage, au milieu de qui leur voix ne soit entendue ». (Id. 4) Comment la mer entoure-t-elle la terre ? « L’abîme l’environne comme un vêtement » (Ps. 103,6) ; c’est là ce que dit le texte, hébreu.
3. Suivant le même principe, vous pourrez de même apprendre tout le reste, sur le Christ, sur la résurrection, sur la vie à venir, sur le repos final, sur le grand châtiment, sur tout ce qui concerne les mœurs, sur les dogmes ; et vous trouverez dans ce livre des Psaumes des richesses incalculables. Si vous tombez dans des tentations, vous en retirerez une consolation tout à fait efficace ; si vous commettez des péchés, vous y rencontrerez un nombre infini de remèdes pour votre âme ; s’il vous arrive d’essuyer la tempête de la pauvreté, de l’affliction, vous apercevrez une foule de ports à l’horizon ; et si vous êtes un homme juste vous en recueillerez de quoi vous affermir ; et si vous êtes un pécheur, de quoi vous consoler. Vous pratiquez la justice, et vous souffrez des malheurs, écoutez la voix qui vous dit : « A cause de vous nous sommes tous les jours livrés à la mort, nous avons été regardés comme des brebis destinées à la boucherie ». (Ps. 43,22) – « Tous ces maux sont venus fondre sur nous, et nous ne vous avons point oublié (17) ». Si vos bonnes œuvres vous donnent, de vous-mêmes, de hautes pensées, écoutez la voix qui vous dit « N’entrez point en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne sera trouvé juste devant vous » (Ps. 142,9) ; voilà qui tout de suite vous rendra humble. Si vous êtes pécheur, et si vous désespérez de vous-même, vous l’entendrez souvent chanter : « Si vous entendez aujourd’hui sa voix, gardez-vous bien d’endurcir vos cœurs, comme il arriva au temps du murmure qui excita ma colère » (Ps. 94,8, 9) ; voilà qui vous relèvera aussitôt. Si vous portez un diadème sur la tête, si l’orgueil vous tient, vous apprendrez que : « Ce n’est point dans sa grande puissance qu’un roi trouve son salut, et le géant ne se sauvera point par sa force extraordinaire » (Ps. 32,16), et vous pourrez vous contenir. Si vous êtes riche et glorieux, vous l’entendrez encore chanter : « Malheur à ceux qui se confient dans leur force, et qui se glorifient dans l’abondance de leurs richesses » (Ps. 48,7) ; et encore « Le jour de l’homme passe comme l’herbe ; il est comme la fleur des champs qui passe vite » (Ps. 102,15) ; et « Sa gloire ne descendra pas en même temps que lui, derrière lui » (Ps. 48,18) ; alors vous jugerez qu’il n’y a rien de grand sur la terre. Car tout ce qu’il y a de plus éclatant, la gloire, la puissance, étant si méprisable, que pouvez-vous encore estimer sur la terre ? Si vous êtes dans le chagrin, écoutez le Psalmiste : « Pourquoi, mon âme, êtes-vous triste, et pourquoi me remplissez-vous de trouble ? Espérez en Dieu, parce que le dois encore le louer ». (Ps. 41,12) Voyez-vous certains hommes qui ne méritent pas leur gloire ? Dites alors : « Gardez-vous de porter envie aux méchants, et ne soyez point jaloux de ceux qui commettent l’iniquité, car ils sécheront aussi vite que le foin, et se faneront comme les herbes et les légumes ». (Ps. 36,1, 2) Voyez-vous des justes et des injustes qui sont frappés ? Écoutez, ce n’est pas pour la même cause : « Il y a un grand nombre de fouets pour le pécheur ». (Ps. 31,10) S’il est question des justes, le Psalmiste ne dit pas, des fouets, mais : « Il y a un grand nombre d’afflictions pour les justes, et le Seigneur les délivrera de toutes ces peines » (Ps. 33,20) ; et encore : « La mort des pécheurs