solennelle, oseriez-vous participer aux saints mystères, et réciter cette prière qui nous fait dire : Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, si vous réclamez la punition de l’offense ? Il a abusé de son pouvoir, il vous a outragés ? Nous ne le nierons pas ; mais c’est ici le moment non de juger, mais de plaindre ; non de demander des comptes, mais d’user d’humanité ; non de rechercher la conduite, mais de pardonner ; non de condamner et de punir, mais d’avoir pitié et de faire grâce. Point de colère, point de haine ; mais plutôt prions le Dieu de miséricorde de prolonger ses jours, de l’arracher à la mort qui le menace, de lui laisser expier ses fautes ; tous ensemble allons trouver le clément empereur, et au nom de l’Église, au nom de l’autel, supplions-le d’accorder à la table sainte la grâce de ce seul homme. Le prince sera sensible à notre démarche, et Dieu, qui est au-dessus de lui, satisfait de notre humanité, nous la paiera
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