qu’un ami qui frappe vaut mieux qu’un ennemi qui embrasse ? Si tu avais enduré mes coups, leurs caresses n’auraient point enfanté pour toi la mort ; car mes blessures ramènent la santé, et leurs embrassements ont engendré un mal incurable. Que sont devenus tes échansons ? que sont devenus ceux qui écartaient la foule sur ton passage, et qui chantaient partout tes louanges ? Ils se sont enfuis, ils ont renié ton amitié, ils cherchent leur sécurité dans tes angoisses. Nous ne sommes pas ainsi : nous ne nous sommes point retirés devant ta colère, et maintenant que tu es tombé, nous t’entourons, nous te protégeons. L’Église, que tu as combattue, t’ouvre son sein et t’y reçoit ; les théâtres que tu favorisais, et qui tant de fois nous ont attiré tes emportements, t’ont trahi et t’ont perdu. Cependant nous ne nous lassions point de te le dire : Que fais-tu ? tu te déchaînes
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