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val, sans bruit, sans lumière ; lui donner une ample ration de maïs sur l’épi, ration qui sera sa dernière. Pourvoir le fugitif des objets nécessaires à un voyage équestre de trois cents lieues, dont les cent premières doivent se faire de nuit : une carte, chargée d’annotations manuscrites ; une boussole ; un bout de bougie et des allumettes ; un revolver, de la poudre, des capsules et des balles ; une ceinture avec douze cents francs en or ; une gourde d’eau fraîche ; six jours de biscuit. Calculer l’itinéraire de la nuit. Au lieu de prendre la seconde sur un cadran éclairé au gaz, tâter l’heure avec les doigts sur les aiguilles de la montre. Onze heures et vingt minutes. À cheval, et Dieu vous protège !

Au moment de monter en selle, Anderson me confia quelques papiers d’affaires. Il me remit aussi la dernière lettre officielle qu’il avait reçue des autorités scissionnaires : je l’ai gardée comme pièce justificative[1].

  1. En voici le texte :
    Head Quarters Department of Texas,
    San Antonio, october 4th 1861.

    Sir,

    Your long letter of yesterday, which I suppose you intend to be the last, is before me, and in answer to it will only say that, throughout the whole transaction with you, I have been guided by what I conceive to be my official duty, unbiassed by prejudice, or partiality, and as your former mild and courteous letters, and the appeals of your friends, have not been able to arouse my personal sympathies, you certainly will not expect me to be so unmanly as to permit, your harsh, bitter and unwarranted allusions to myself, to excite the basest passions of the heart ; if you do, you will find yourself as much mistaken in the last — as circumstances rendered it necessary for you to be, — in the first. While I shall take the necessary step to secure your