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À partir de Juillet 1941, la production s’enchaîne sur l’achèvement d’appareils moins avancés et sur la mise en route de fabrications nouvelles, en particulier d’appareils de type allemands.

Cette production, qui reste étale jusqu’au 1er Mai 1942, avec une moyenne de 60 appareils par mois, augmente après cette date pour atteindre une moyenne de 115 appareils, reste sensiblement constante au cours de l’année 1943, redescend à partir de Septembre pour ne pas dépasser au 1er semestre 1944 une moyenne de 75 appareils par mois, ceci en raison des destructions par bombardements, sabotages, et du freinage des cadres et des ouvriers dans leur travail[1].

Il semble que la production a baissé au cours de l’année 1944 surtout du fait des bombardements des voies de communications voies ferrées et voies routières. Ces destructions ont eu certainement une plus grande efficacité que les bombardements d’usines.

Quelquefois, les allemands se sont emparés d’usines pour y constituer des Front Reparatur. Exemple : partie d’HISPANOSUIZA à Bois-Colombes, ALKAN, etc. mais, dans la presque totalité des cas, les Allemands se contentaient de laisser à la direction française la responsabilité du fonctionnement de l’Établissement, en plaçant auprès d’elle un Contrôleur allemand, le « Betreuer ».

Les commandes étaient passées par le Ministère de l’Air allemand, dont un détachement était installé à Paris sous la dénomination de Generalluftseugmeister.

L’accord de 1940 comportait des modalités de paiement, des garanties de livraison et un programme de production de cellules et de moteurs. L’État Français conservait pour lui le 1/6 de la production de l’Industrie Aéronautique françaises : pratiquement, grâce à des supercheries, la moitié de la production lui fut livrée.

Le montant de ces travaux s’est élevé à 22 942 560 000 frs, un solde de 2 396 117 611 frs est resté impayé.

D’une façon générale, les prix pratiqués par les Allemands étaient raisonnables. Les entreprises d’ailleurs, gonflaient les frais généraux par des artifices que les Allemands pouvaient difficilement déceler.

  1. Il n’est pas inutile de signaler que, pendant la guerre, de Septembre 1939 à Janvier 1940, la sortie moyenne mensuelle d’appareils fut de 200 appareils ; de Janvier à Juin 1940 de 325.