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Les Allemands ont réglé insuffisamment ces machines, à des tarifs fixés par des experts de la DELHAG à la valeur de 1939. Ainsi les industriels ont pu, par le truchement d’INDAERO, obtenir un règlement sous réserves d’une somme de : 100 098 712 francs.

Un inventaire très complet a été effectué par INDAERO, grâce à des recoupements et à des déclarations de la DELHAG ; cet inventaire a été remis aux Forces d’occupation, en vue de la récupération directe de ces biens.

Ainsi 6 152 machines ont été enlevées par les Allemands dans l’Industrie Aéronautique, alors que dans l’ensemble du pays 40 000 machines ont été prélevées ou détruites.

En 1938, l’Industrie Aéronautique disposait d’environ 10 000 machines, 15 000 au moment de la déclaration de guerre ; grâce à l’importation américaine (mission MAILLET), le parc a été porté à 24 000 ; réduit par les prélèvements de Juin 1940, il a été augmenté à nouveau par l’apport de quelques machines de provenance allemande, restées dans les entreprises après la débâcle de l’ennemi ; le parc actuel est d’environ 21 000 machines. Compte- tenu de l’usure, la capacité de production du parc machines-outils de l’Aéronautique se trouve donc réduite de 35 à 40 %.

b) Matériels en cours de fabrication. —

Le prélèvement du matériel en cours de fabrication a été important.

Il s’élève pour l’industrie à 390 732 589 frs, — et pour le matériel appartenant à l’État dont l’entreprise avait la garde, à 2 102 496 308 frs, -

Ce matériel a été considéré par les Allemands comme prise de guerre et à ce titre, aucune indemnité n’a été versée par les Allemands.

Ces enlèvements ont été effectuées brutalement, sans aucune possibilité de contestation de la part des entreprises françaises et n’ont pu être considérés comme réquisitions économiques ; la plupart de ces matériels se rapportaient cependant à des fabrications, civiles, telles que des parachutes, des planeurs de vol à voile, des appareils de tourisme, etc.

c) Réquisitions de moyens de transport et autres moyens de production.-

Celles-ci, s’élèvent à 224 000 000 frs, — ont contribué à une réduction grave du parc automobile.