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Le Gouvernement Français protesta contre ces voies de fait et demanda au Gouvernement Allemand la limitation des prélèvements et leur paiement. Ses arguments se retrouvent dans la lettre 26-578/D.S.A. du 19-12-42[1] adressée par le Chef du Gouvernement au Chef du détachement français de liaison de Paris. Ces protestations furent vaines et dans sa lettre du 27-12-42[2] le Général allemand, représentant le Commandant en Chef pour la région ouest à Vichy, opposa une fin de non recevoir à la demande de remboursement. L’Intendance put cependant garder quelques stocks d’habillement pour la police, les Chantiers de Jeunesse etc… L’Armée de l’Air restreinte à quelques formations de Défense passive et de sécurité aérienne publique put éviter un dépouillement total.

Le bilan des spoliations a pu être établi dans de meilleures conditions que pour la zone nord. Le détail en a été déjà donné à la Commission.

Les Bases du Sud-Est ayant été occupées successivement par l’Armée allemande et italienne, il a été nécessaire de répartir les dommages causés par chacune de ces 2 armées.

Cette répartition a été faite selon les données et sur les bases suivantes :

  • tous les matériels des groupes aériens (échelons volants et roulants), sauf ceux des G.B 1/12 et 1/31 repliés à Ambérieu qui ont été saisis par les Italiens, ont été confisqués par les Allemands.
  • Les Parcs d’Istres, l’École de Salon, la Base de Marignane ont été occupés par les Allemands.

Pour les bases situées dans la zone sous contrôle italien, les pertes ont été imputées à l’Italie, le reste des pertes a été mis sur le compte de l’Allemagne.

En résumé, le matériel de l’Armée de l’Air, pris pendant la guerre et l’occupation, que ce soit en 1939 ou en 1944, l’a été sans indemnité à titre de butin de guerre, aussi bien dans la zone Nord que dans la zone Sud.

Les pertes subies tant du fait des destructions, que des saisies se montant à 13 488 millions en francs 1939.

  1. Pièce justificative no 1
  2. Pièce justificative no 2