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L’impératrice Sabine.

80. Cette légende en hiéroglyphes purs, et renfermant deux cartouches phonétiques, est tirée de l’obélisque Barbérini et signifie : Pareillement son épouse grandement chérie ΣΑΒΗΝΑ (Sabine), déesse vivante, forte (ou victorieuse), ΣΒΣΤΗ (Auguste), déesse toujours vivante.

Antonin.

78. ΑΟΤΟΚΡΤΟΡ ΚΗΣΡΣ ΑΝΤΟΝΗΝΣ (l’empereur César-Antonin), surnommé toujours-vivant.

79. ΑΤΟΝΗΝΣ, avec un surnom idéographique. On a omis le premier Ν.


Planche IV.

Cette planche a été divisée en trois colonnes.

La 1re contient les lettres de l’alphabet grec ;

La 2e, les caractères démotiques qui, dans l’écriture égyptienne populaire, étaient destinés à représenter les sons des mots et des noms étrangers ;

La 3e enfin, les divers signes hiéroglyphiques qui forment l’alphabet phonétique.

Tous les signes hiéroglyphiques ou démotiques qui répondent aux consonnes de l’alphabet grec, prennent une valeur véritablement syllabique, lorsqu’ils sont combinés entr’eux sans mélange d’autres signes de voyelle. C’est ainsi, par exemple, que le nom phonétique de Bérénice renfermé dans le cartouche no 32, devrait se lire et se transcrire Βε-Ρε-ΝΙ-Κε-Σ. Le signe phonétique des articulations Β, Ρ, Ν, ainsi que ceux des autres consonnes Γ, Δ, Λ, Μ, Ν, Ρ, Σ, Τ, etc., représentent, dans ces occasions très-ordinaires, les syllabes Βε, Γε, Δε, Κε, Λε, Με, Νε, Πε, Rε, Σε, Τε, etc. On a dû remarquer en effet