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principe que nous venons d’énoncer, des analogies aussi multipliées ne pouvant être, en aucune manière, un pur effet du hasard. La consonne Β est exprimée, 1o, par un hiéroglyphe figurant le petit vase contenant du feu, et qui, placé sur la main d’un bras d’homme, sculpté, soit en bois soit en métal, forme la patère dans laquelle les héros représentés sur les bas-reliefs égyptiens brûlent ordinairement l’encens devant les images des dieux : le mot Ⲃⲣⲃⲉ Berbe, des livres coptes, convient très bien à ce petit vase.

2o Le B est rendu sur l’obélisque Pamphile, par un quadrupède ; mais la gravure de Kircher est tellement négligée, que nous ne pouvons décider si cet animal est une vache Ⲃⲁϩⲥⲓ (Bahsi), un chevreau Ⲃⲁⲁⲙⲡⲉ (Baampé), un bouc Ⲃⲁⲣⲏⲓⲧ (Barêit), un renard Ⲃⲁϣⲱⲣ (Bashôr), le petit quadrupède nommé Ⲃⲟⲓϣ (Boischi), oui enfin un schakal Ⲃⲱⲛϣ (Bônsch).

La consonne Κ est rendue : 1o, par un vase à anneau, espèce de bassin, et les dictionnaires égyptiens nous présentent les mots Ⲕⲉⲗⲱⲗ (Kelôl), Ⲕⲉⲗⲱⲗⲓ (Kéloli), Ⲕⲛⲓⲕⲓϫⲓ (Knikidji), et Ⲕⲁϫⲓ (Kadji), qui tous expriment des vases, des bassins pour puiser l’eau ;

2o Par une ligne représentant soit un angle droit avec sa corde, soit une espèce de triangle, et le mot Ⲕⲟⲟϩ (Kooh), signifie un angle ;

3o Par une espèce hutte ou sorte de cabane, en égyptien Ⲕⲁⲇⲓⲃⲓ (Kalibi), soit par une espèce l’enceinte entourée de murs, Ⲕⲧⲟ (Kto), et recouverte d’une voûte ou plafond Ⲕⲏⲡⲉ (Kêpé) ;