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jours vivant, Auguste[1] toujours vivant chéri d’Isis. Le nom de Trajan se lit encore sur le grand temple d’Ombos ; deux cartouches dessinés dans les ruines de ce monument, forment en effet la série ΑΟΤΟΚΡΤΡ ΚΗΣΛ ΝΛΟΛ - ΤΡΗΝΣ (l’empereur César-Nerva-Trajan), surnommé ΚΡΜΝΗΚΣ, ΤΗΚΚΣ (Germanicus, Dacicus)[2] ; ce qui est encore, mot pour mot, la légende des médailles grecques de cet empereur frappées en Égypte.

10o C’est sur un des obélisques de Rome, celui qu’on appelle l’Obélisque Barbérini, que nous trouverons le nom du successeur de Trajan, Hadrien, qui aima tant l’Égypte et y laissa de si nombreux souvenirs. Ce monolithe portait, sur la première face, un grand cartouche aujourd’hui entièrement détruit, et qui, comme me l’indiquent les signes idéographiques dont il est précédé et ceux dont il est suivi, contenait le nom et les titres de l’empereur. Mais le nom d’Hadrien est heureusement conservé dans un cartouche placé devant la représentation en pied de ce prince, faisant une offrande, au dieu Phré (le soleil), vers le haut de la quatrième face de l’obélisque. Ce cartouche, de très-petite proportion sur la gravure de Zoëga, m’a présenté toutefois, fort clairement, neuf hiéroglyphes phonétiques, dont la transcription en lettres grecques donne ἉΤΡΗΝΣ ΚΣΡ Hadrien-César[3].

  1. Voyez ma planche III, no 75 a.
  2. Idem, planche III, no 74.
  3. Idem, planche III, no 76.