Page:Jean-François Champollion - Lettre à M. Dacier relative à l'alphabet des hiéroglyphes phonétiques.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fèrent de forme (le quart de cercle et le vase à anneau) ; mais l’homophonie de ces deux caractères ne saurait être douteuse, puisque le signe initial du nom démotique de Cléopâtre[1] n’est autre que l’équivalent hiératique de l’hiéroglyphe représentant le vase à anneau que nous avons justement supposé être le signe du son Κ, dans le cartouche hiéroglyphique ΑΛΚΣΑΝΤΡΣ. Ces deux caractères homophones doivent donc être admis. Nous trouverons ailleurs d’autres exemples d’homophonies pareilles, tous procédant de la même cause.

Quant au second des caractères hiéroglyphiques qui représentent le son Σ dans ΑΛΕΧΣΑΝΤΡΣ (les deux sceptres horizontaux affrontés[2], lequel diffère essentiellement du trait recourbé qui, dans ΠΤΟΛΜΗΣ, représente aussi le son Σ, l’homophonie de ces deux signes est, nous osons le dire, incontestable ; car ces deux signes hiéroglyphiques sont rendus dans les textes hiératiques par un seul et même caractère, comme vous pouvez le reconnaître, Monsieur, dans le Tableau général des signes hiératiques, que j’ai présenté l’année dernière à l’Académie[3], et comme il est facile de s’en assurer en comparant le manuscrit hiératique gravé dans la Description de l’Égypte[4], avec le grand manuscrit hiéroglyphique publié dans le même ouvrage[5]. Cette

  1. Voyez ma planche I, no 17.
  2. Idem, planche I, no 25.
  3. Tableau général des signes hiératiques et hiéroglyphiques comparés, Ire classe, no 14 ; VIe classe, no 8 et no 9.
  4. Antiquités, vol. II pl. 62, pag. 1 et 2.
  5. Idem, planche 74, de la colonne 120 à la colonne 104.