fraude. Voici, sur ce point, le procès verbal authentique (Compte rendu sténographique du procès Zola, pages 398 et 399 tome II) :
Le 29 octobre 1894, M. le commandant du Paty de Clam se présente dans la cellule de Dreyfus et lui pose entre autres questions celle que voici :
« Reconnaissez vous que ce que vous venez d’écrire ressemble étrangement à l’écriture du document ? (le bordereau).
Réponse. ― Oui, il y a des ressemblances dans les détails de l’écriture, mais l’ensemble n’y ressemble pas ; j’affirme ne l’avoir jamais écrit. Je comprends très bien cette fois que ce document ait donné prise aux soupçons dont je suis l’objet ; mais je voudrais bien à ce sujet être entendu par le ministre. "
C’est la fin de l’interrogatoire du 29 octobre 1894.
Le 30 octobre, M. le commandant du Paty de Clam se présente à nouveau :
Demande. ― Vous avez demandé dans votre dernier interrogatoire à être entendu par M. le ministre de la guerre pour lui proposer qu’on vous envoyât n’importe où pendant un an sous la surveillance de la police tandis qu’on procéderait à une enquête approfondie au ministère de la guerre.
R. ― Oui.
D. ― Je vous montre les rapports d’experts qui déclarent que la pièce incriminée est de votre main. Qu’avez vous à répondre ?
R. ― Je vous déclare encore que jamais je n’ai écrit cette lettre.
D. ― Le ministre est prêt à vous recevoir si vous voulez entrer dans la voie des aveux.
R. ― Je vous déclare encore que je suis innocent et que je n’ai rien à avouer. Il m’est impossible, entre les quatre murs d’une prison, de m’expliquer cette énigme épouvantable. Qu’on me mette avec le chef de la Sûreté, et toute ma fortune, toute ma vie seront consacrées à débrouiller cette affaire.
Il était faux que le ministre eût consenti à recevoir Dreyfus. Mais du Paty de Clam savait combien Dreyfus