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Il n’y avait même pas péril, car il était assuré d’avance de l’approbation muette et des encouragements très substantiels de l’État-Major.


VII

Je sais bien que pour le transformer en héros et même en saint, les nationalistes ont imaginé que, s’il avait fabriqué une pièce fausse, c’était pour tenir lieu devant le public des pièces authentiques que sans péril pour la patrie on ne pouvait montrer. Et du coup, voilà le faussaire qui commence à passer martyr.

J’en conviens : malgré son parti pris, malgré l’impasse de sottise et de honte où il s’est laissé acculer, Rochefort n’a pas osé risquer cette glorification. Il l’a laissée à ses alliés catholiques, et en effet, il faut je ne sais quelle pénétration ancienne et profonde de l’esprit jésuitique pour qu’une pareille légende puisse germer.

L’État-Major participe du privilège de l’Église qui étant la vérité suprême transforme en vérités les mensonges mêmes qui la doivent servir.

J’ose le dire : il n’est pas pire outrage à la France et à la conscience française que cette glorification quasi-mystique et cette sorte d’exaltation religieuse du faux.

On comprend l’exaltation des vices et des crimes qui déchaînent les force élémentaires de l’homme, la fureur de la volupté et du meurtre.

Du moins en ces accès sauvages éclatent peut-être de nobles puissances égarées.

Mais le faux, mais le grimoire mensonger fabriqué sournoisement pour perdre un homme, mais le patient et obscure assemblage d’écritures fallacieuses et meurtrières, agencées par l’ambition lâche pour prolonger l’agonie d’un innocent, il était réservé au nationalisme clérical de glorifier cela ; il était réservé au patriotisme jésuite de