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J’ai appliqué cette méthode personnelle, méthode que je qualifie d’absolument scientifique, à l’examen du bordereau en question et à l’examen des pièces de comparaison.

De ce bordereau j’ai eu, comme tout le monde, entre les mains un fac-similé. Sur ce fac-similé les opinions les plus diverses ont été exprimées devant vous ; mais étant donné que ce bordereau a été publié pour prouver la culpabilité d’une personne que je ne nommerai pas ici, je crois que le fac-similé doit être exact.

Alors, me méfiant des reproductions d’écriture, puisque je n’ai pu comparer ces reproductions avec des originaux, je me suis attaché à relever, dans le bordereau, que j’avais en fac-similé, uniquement ce que j’appelle les signes physiologiques de l’écriture, c’est-à-dire non point l’épaisseur des lettres qui peut être altérée, renforcée par un fac-similé si bien fait qu’il soit, mais je me suis attaché aux liaisons des lettres, à l’aspect général de l’écriture, si elle est courante ou non courante...

On voit avec quelle prudence et quelle rigueur de méthode procède M. Molinier, et après avoir donné des détails, il affirme : « Tout d’abord, dans cette écriture, nous trouvons une main extrêmement courante, aucune hésitation à mon sens. »

Et enfin :

En un mot, pour conclure, en mon âme et conscience, après avoir étudié non seulement le bordereau, mais tout ce que j’ai pu me procurer de fac-similés d’écritures du commandant Esterhazy, après avoir notamment examiné les formes de l’écriture des lettres et l’écriture du bordereau, je crois pouvoir affirmer en mon âme et conscience, que dans ces lettres j’ai retrouvé toutes les formes principales physiologiques que j’avais retrouvées dans le bordereau, dans l’écriture du commandant Esterhazy.


III

Voici un autre témoignage aussi catégorique. M. Émile Molinier démontre d’abord que pour les constatations qu’il a faites sur le bordereau, le fac-similé du Matin