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plus troublées, sous la pression d’événements et d’impressions bien faits pour déconcerter jusqu’à l’aberration, se séparaient. La saison des vendanges s’approchait : l’Assemblée allait cuver dans les départements le sang versé à flots ; laisser, comme nous l’avons vu, les Conseils de guerre la venger de ses terreurs, compléter son œuvre de haine. Les monarchistes partirent, la mort dans l’âme ; par son dernier manifeste, le comte de Chambord les avait désorganisés, désemparés en déclarant qu’il ne pouvait renoncer au drapeau d’Henri IV, c’est-à-dire au drapeau blanc. C’était l’avortement de toutes les combinaisons savamment ourdies.


CHAPITRE IX


La loi Rivet. — Premières vacances de l’Assemblée. — Renouvellement des Conseils généraux. — Nouvelle victoire républicaine. — Quatre exécutions. — Revirement de l’opinion en France.


Les vacances parlementaires, si elles ne donnèrent pas le spectacle d’une grande agitation, ne virent cependant pas les partis politiques chômer. Les luttes très chaudes qui venaient, pour ainsi dire sans interruption, de se dérouler dans l’Assemblée Nationale, depuis sa première réunion à Bordeaux, allaient se poursuivre dans le pays qui devait renouveler ses Conseils généraux. Il était impossible, par ce seul fait, qu’il pût se produire la moindre trêve ; aussi bien était-il fatal que même, sans préoccupations électorales immédiates, chaque parti s’attachât à compléter ses victoires ou à en préparer par une propagande incessante. La presse républicaine, malgré les procès subis, les difficultés d’ordre financier, se développait peu à peu et menait ardente campagne quoique sur des programmes généralement modérés : quant à la presse conservatrice, qui trouvait à s’alimenter largement, malgré les déceptions, les embarras que lui valait l’intransigeance du comte de Chambord, elle avait pris des allures tout à fait triomphales, à toute occasion elle montait au Capitole pour célébrer les vertus du parti de la conservation sociale, lui attribuant tous les mérites du rétablissement et du maintien de l’ordre, du succès de l’emprunt et de l’évacuation par les troupes allemandes de quelques départements. Puis, elle ne cessait d’agiter le spectre évoquant la Révolution du 4 Septembre et celle du 18 Mars, menaçant le pays, si l’on n’y prenait garde, d’une prochaine revanche des vaincus, dont plus de trente mille étaient encore enfermés dans les geôles versaillaises.