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contribution dans les dépenses générales ; suppression du budget des cultes ; enseignement laïque intégral et professionnel. Au point de vue plus strictement économique et social : organisation d’un système d’assurance communal contre tous les risques sociaux, compris le chômage et la faillite ; recherche incessante et assidue des moyens les plus propres à fournir au producteur le capital, l’instrument de travail, les débouchés et le crédit.

À dire vrai, il ne paraît pas que ces déclarations, manifestes ou programmes aient influé profondément sur les résultats du scrutin. La bataille, dès cette heure, n’était pas — et la population le sentait au moins confusément — autour des formules ; elle se résumait toute entière dans ce dilemme : avec ou contre Versailles, pour ou contre la République, Paris et la Révolution.

Dans tous les arrondissements, sauf dans les Ier, IIe IXe et XVIe, où remportèrent en totalité ou en partie les candidats des maires, la population nomma, à de fortes majorités, dans la plupart des cas, les candidats recommandés par les Conseils de Légion et les Comités d’arrondissement. Tout compte fait, le parti des maires, le parti thiériste, si l’on veut, compta 15 élus : Ad. Adam, Barré, Méline, Rochard, Brelay, Chéron, Loiseau-Pinson, Tirard, Desmarets, Em. Ferry, Nast, A. Leroy, Ch. Murat, de Bouteiller et Marmottan, Six élus : Fruneau, Goupil, A. Lefèvre, Ulysse Parent, Ranc et Robinet représentaient, tiers-parti de façade, ce qui était déjà et allait surtout devenir le parti gambettiste. Le restant, la très grosse majorité, comme l’on voit, 65 membres, en tenant compte des doubles élections, relevaient à des titres divers des partis de socialisme et de révolution. Dix-sept de ces élus appartenaient, nominalement au moins, à l’Internationale : Assi, Avrial, Beslay, Chalain, Clémence, Victor Clément, Dereure, Duval, Fraenkel, Eugène Gérardin, Langevin, Lefrançais, Malon, Pindy, Theisz, Vaillant et Varlin. Les blanquistes étaient au nombre de huit : Blanqui d’abord, mais qui emprisonné, ne devait pas paraître à la Commune, Chardon, Duval, membre aussi de l’Internationale, Eudes, Th. Ferré, Protot, Raoul Rigault et Tridon. Le Comité central, en plus de Duval et de Eudes, faisait pénétrer dans l’Assemblée communale onze des siens : Antoine Arnaud, Babick, Bergeret, Billioray, Blanchet, Brunel, Clovis Dupont, Géresme, Henry Fortuné, Jourde, Mortier et Ranvier. Les autres étaient des journalistes d’avant-garde ou des militants de la classe ouvrière que leur lutte contre l’Empire ou leur action dans les clubs au cours du siège avaient mis en évidence : Allix, Amouroux, Arthur Arnould, Champy, Em. Clément, J. B. Clément, Cournel, Delescluze, Demay, Descamps, Flourens, Gambon, Ch. Gérardin, Paschal Grousset, Ledroit, Martelet, Léo Meillet, Miot, Ostyn, Oudel, Parisel, Félix Pyat, Puget, Rastoul, Regère, Urbain, Jules Vallès, Verdure et Vermorel.

Cette classification, donnée seulement pour projeter quelque lumière dans l’emmêlement et la confusion des choses. Il ne faudrait pas, en effet, trop rechercher ici les analogies, s’attarder à des rapprochements qui, probable-