tailleur ; Dujardin, du Crédit mutuel ; Kin, monteur en bronze ; Ripert, chapelier ; Moret, typographe ; Tolain, ciseleur ; Murat, mécanicien ; Lagarde, chapelier ; Royanez, mégissier ; Garnier, ciseleur ; Rampillon, gantier ; Barbier, tourneur ; Revenu, peintre sur porcelaines ; Guénot, lithographe ; Limousin, passementier ; Aubert (Louis), mécanicien ; Audoint, du Crédit Beaumont, ciseleur ; Hallereau, ajusteur ; Perrachon, monteur en bronze ; Piprel, du Crédit mutuel ; Rouxel, tailleur ; Rainot, graveur ; Vallier, ciseleur ; Vanhamme, mécanicien ; Vespierre, monteur en bronze ; Blanc, typographe ; Samson, ajusteur ; Camélinat, monteur en bronze ; Michel (Charles), tailleur ; Voirin, ajusteur ; Langreni, ciseleur ; Secretand, tailleur ; Thiercelin, mécanicien ; Chevrier, charpentier ; Loy, passementier ; Vilhem, ajusteur ; Messerer, ébéniste ; Faillot, tourneur ; Flament ; Halhen, typographe ; Barra ; Adinet, tailleur ; Camille, ciseleur ; Murat père, tisseur ; Chéron ; Bibal, instituteur ; Oudin ; Chalon, typographe ; Morel, ajusteur ; Delahaye, mécanicien ; Capet, ajusteur ; Arblas, tourneur ; Cochu, ajusteur ; Mauzon, tulliste.
Également, il importerait de savoir, par qui, dans quelles circonstances fut rédigé le manifeste. Tolain est mort ; d’autres témoins vivent encore. M. Tchernoff dans son livre récent a écrit qu’il fut rédigé chez M. Henri Lefort, alors jeune démocrate bourgeois, que nous retrouvons souvent mêlé à toute cette histoire et qui semble s’être efforcé constamment de rapprocher les militants républicains les plus avancés et les militants ouvriers (Le Parti républicain sous l’Empire, p. 407). M. Tchernoff a recueilli le renseignement de M. Henri Lefort ; il se trouve confirmé par une lettre de Clamageran (Correspondance, p. 273) : « Quant aux Reclus, écrivait-il à son cousin Félix Clamageran, après l’échec de Tolain, vous avez deviné juste. C’est un nommé Lefort qui a rédigé le manifeste et ce Lefort est intime avec les Reclus ; il fait partie du même groupe ». Henri Lefort se trouvait en relations avec le monde des proscrits, des exilés, avec les démocrates les plus avancés de Londres et de Paris. Et l’on peut supposer que les proscrits de Londres, dont quelques-uns avaient vu quelques ouvriers parisiens à l’Exposition de 1862, devaient se soucier de donner une allure anti-gouvernementale à un mouvement dont ils devinaient tout le sérieux et l’avenir. M. Tchernoff dit encore (oc cit.) que Gambetta prit part à cette rédaction. Seul, le témoignage de M. Lefort l’atteste. C’est possible. Mais ce qui, de toutes manières, reste sensible, c’est l’originalité fruste des formules. Elles sont celles de toutes les circulaires, de tous les manifestes, que le petit groupe publiait depuis 1862. Si des bourgeois ont tenu la plume, ce sont des ouvriers qui ont dicté. On a relevé dans le manifeste des formules proudhonniennes : on l’a fait sous l’influence de l’adhésion postérieure des Internationaux parisiens au proudhonisme. En fait, c’est par les formules héritées de 1848, sans distinction, que les Soixante s’efforcèrent d’exprimer leurs revendications de classe, tout, comme aux premiers moments de notre histoire syndicale et socialiste, les républicains sociaux