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« Triste spectacle, dit M. Thureau-Dangin, aussi sévère pour la manœuvre légitime de la coalition qu’indulgent pour les procédés électoraux du ministère, triste spectacle que celui d’hommes de gouvernement qui, pour satisfaire la passion d’un moment, ne craignent pas de démoraliser l’administration dont ils pourront avoir eux-mêmes à se servir bientôt. »

(D’après un document de la Bibliothèque Nationale.)


Selon lui, Thiers et Guizot étaient sortis des règles du jeu. « Si ce n’est pas de l’anarchie, s’écrie-t-il, il faut rayer ce mot du dictionnaire. » Si le scandale de M. Thureau-Dangin n’est pas du pharisaïsme, il faut rayer ce mot du dictionnaire.

Le 2 mars, les élections eurent lieu. La coalition l’emportait. Rien qu’à Paris, elle obtenait huit sièges sur douze. Le 8, Molé donnait sa démission, et une crise ministérielle s’ouvrait qui devait durer deux mois, tant par les difficultés que trouvaient les coalisés à se partager le pouvoir que par les résistances de Louis-Philippe à se laisser imposer la formule : « le roi règne et ne gouverne pas », résis-