ourdies autour de lui, et où la vivacité de son caractère ardent était escomptée, ne furent pas indifférentes à son départ.
Restait à convoquer la Chambre ? On la convoqua pour le 2 mars 1830. M. de Polignac, qui a disparu dans une tourmente et qui a subi la déprédation que la défaite impose aux vaincus, n’avait pas cependant négligé de méditer pendant de longs mois sur une conception politique. Peut-être était-il, l’ayant adoptée ou recueillie d’un autre esprit, hors d’état de la faire prévaloir, car il était léger, manquait d’esprit de suite, était peu préparé aux luttes de plus en plus amples de la tribune. Il voulait, après quatorze années d’une éclipse heureuse, ramener, par la force des armes, la gloire militaire sur le sol national et ressusciter, pour le profit de la royauté légitime, encore humiliée de ses auxiliaires prussiens et anglais, les victoires d’autrefois. Cependant les arts de la paix, ses intérêts, ses labeurs n’échappaient pas à son esprit et il se flattait, embrassant ainsi des réalités contradictoires, de fonder, à l’extérieur, sur le développement de l’industrie et du commerce, un régime puissant. Quant à la liberté, elle était exclue de ce programme, M. de Polignac ayant décidé que la bourgeoisie, une fois enivrée des victoires où le sang du peuple aurait seul coulé, une fois repue d’avantages matériels, ne voudrait plus penser…
Ce paradoxe politique, qui, sans tenir compte des ressources budgétaire, accouplait les contraires, la guerre et la paix, le labeur intérieur qui réclame les mêmes bras que la besogne de sang, servit de base à l’évolution de la politique royaliste. Tout de suite, dès la rentrée du Parlement, le roi exprima le désir de venger la civilisation sur les Barbaresques. En même temps que l’expédition d’Alger était annoncée, le roi, menaçant, déclara qu’il ne voulait même pas prévoir les résistances qui pourraient être apportées, à la Chambre, à sa politique.
Ce fut, sinon une stupéfaction, du moins une colère fort vive et d’autant qu’elle était excitée par le triomphe bruyant où la droite manifestait sa joie. Le Parlement avait donné cependant à la droite une indication qui rendait vains tous ces espoirs en désignant le premier pour la présidence Royer-Collard et en n’accordant que quelques voix au représentant de toutes ces fureurs attardées. Par là, il est vrai, la Chambre, avait marqué qu’elle ne suivrait pas cette politique rétrograde, que, par un coup de force, on tentait d’acclimater parmi elle. Il ne pouvait expliquer la colère du roi par ce vote. Cependant il désigna encore Royer-Collard.
Maintenant il fallait répondre et rédiger l’adresse. La Chambre des pairs répliqua par une solennelle adhésion à la Charte. La Chambre élective y voulut ajouter une affirmation de plus. Sa commission, pénétrant dans le débat, ne se bornant pas à afficher des marques de respect, mais discutant l’état de la situation, donna le jour à une réponse ferme et forte. La partie politique y était traitée avec un ménagement où la pusillanimité n’entrait