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Habillement et entretien de la nourrice
5 000
Nourrices retenues
2 400
Surveillante des nourrices retenues
1 500
3 berceuses
7 200
2 femmes de garde-robe
3 000
3 filles de garde-robe
3 000
2 huissiers
7 600
4 valets de chambre
13 600
Habillement des huissiers et valets de chambre
4 200
Maître d’hôtel
3 000
Tranchant
1 800
2 garçons de garde-robe
2 160
Habillement de ces garçons
800
Garde de l’impératrice
61 000
Entretien de la garde-robe, toilettes et atours des enfants de France
20 000
Maison de retenue des nourrices
13 000
Cassette du roi
33 990
Dépenses imprévues
30 000
Gratifications aux nourrices retenues et à la personne chargée de tenir leur maison
15 000
——————
Total
351 740


Ajoutez à cela le chauffage, compté 416 000 francs, et le service des cuisines, offices et cours, compté un million, songez que l’argent en 1813 avait beaucoup plus de valeur qu’aujourd’hui.

La République, « la Gueuse », comme disent volontiers les bonapartistes contemporains, coûte vraiment un peu moins cher à entretenir.

Mais revenons au lendemain du mariage : les nouveaux époux se réfugièrent au château de Compiègne pour y passer les premiers jours de la lune de miel ; ils n’en sortirent que pour un voyage en Belgique et dans les départements du nord, d’où ils revinrent à Saint-Cloud dans la soirée du 1er juin.

À son retour, Napoléon apprit les imprudentes négociations entamées à son insu par son ministre de la police, Fouché, qui, grâce à l’intermédiaire du Hollandais Labouchère et du spéculateur Ouvrard, tentait d’amener une entente avec l’Angleterre : la colère de l’empereur fut extrême, et Fouché, brutalement révoqué, alla dans le gouvernement de Rome ensevelir sa rancune, en attendant l’heure propice de la vengeance.

Les mois qui suivirent furent employés à la spoliation de la Hollande, que nous avons narrée plus haut ; à la surveillance de la situation toujours critique en Espagne ; à des fêtes organisées à l’occasion de la grossesse de l’impératrice, annoncée triomphalement.