renforcer des troupes tirées de la Vendée, avait reçu l’ordre, afin de faciliter les opérations de Jourdan et de Pichegru, de marcher sur Trêves, tout en contenant la garnison autrichienne de Luxembourg. Sous les ordres du général René Moreaux, qu’il ne faut pas confondre avec le général Victor Moreau, elle s’emparait, le 21 thermidor (8 août), des positions de Pellingen et, le 22 (9 août), entrait à Trêves ; si on excepte deux ou trois petits combats, elle restait inactive dans les environs jusqu’au début de vendémiaire (fin septembre), ayant à ses côtés des armées prussiennes et autrichiennes quatre fois plus nombreuses qu’elle.
L’armée du Nord, qu’avait rejointe la division de Moreau rendue libre par la capitulation de l’Écluse (8 fructidor-25 août), se trouvait peu de jours après à Turnhout. Pichegru, qui la commandait, avait en face de lui l’armée anglaise et l’armée hollandaise en mouvement de retraite continuel. Pour le moment, le duc d’York, commandant de la première, campait sous Bois-le-Duc, et le prince d’Orange, chef de la seconde, n’allait pas tarder à établir son quartier général à Gorkura ou Gorinchem. Vers la fin de fructidor (début de septembre), l’armée du Nord atteignait Tilburg, remportait, le 28 (14 septembre), un succès à Boxtel, à 10 kilomètres au sud de Bois-le-Duc, à la suite duquel le duc d’York passait le lendemain la Meuse à Grave et se retirait entre Grave et Nimègue. Continuant sa marche, l’armée du Nord investissait Bois-le-Duc ; dès le 8 vendémiaire an III (29 septembre 1794), le commandant du fort Crèvecœur, un peu au nord de Bois-le-Duc, se rendait honteusement et, le 19 (10 octobre), les troupes françaises prenaient possession de Bois-le-Duc où elles trouvaient artillerie et provisions en quantité considérable. Le 27 (18 octobre), elles franchissaient la Meuse, refoulant l’ennemi dans le camp retranché de Nimègue en vue duquel elles arrivaient le 3 brumaire (24 octobre). Le gros de l’armée du Nord se rassemblait devant Nimègue et cette place était prise le 18 (8 novembre). D’autre part, le 5 (26 octobre), avait eu lieu la reddition de Venlo, et Moreau se dirigeait vers Trêves où il joignait la gauche de l’armée de Sambre-et-Meuse.
Au début de thermidor an II (fin juillet 1794), l’armée de Sambre-et-Meuse campait au-dessus et au-dessous de Liège où elle était entrée le 9 (27 juillet). Attendant la fin des opérations de siège du Quesnoy, de Valenciennes et de Condé, elle avait en face d’elle les Autrichiens à la tête desquels Clerfayt remplaçait, le 28 août, le prince de Cobourg. Rejointe, après la capitulation de Condé, par Scherer qui, avec des renforts, arriva à Huy le 28 fructidor (14 septembre), l’armée de Sambre-et-Meuse était sous les ordres de Jourdan. Kleber en commandait l’aile gauche. Son aile droite, dont Scherer devait prendre le commandement dès son arrivée, avait passé la Meuse à Huy et à Namur et forcé, le 27(13 septembre), le passage de l’Ourthe. Cinq jours après, elle battait les Autrichiens qui se retiraient d’abord vers Aix-la-Chapelle, où elle entrait le 2 vendémiaire an III (23 septembre 1794),