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du 3 frimaire (24 novembre) décida la réunion de l’armée du Rhin et de l’armée du Danube sous le nom d’armée du Rhin, avec Moreau comme général en chef. Lecourbe était mis sous ses ordres pour commander spécialement les troupes cantonnées en Suisse. Masséna était envoyé en Italie. Le général en chef qui avait succédé à Souvorov dans cette dernière région. Mélas, avait, le 30 fructidor (16 septembre), concentré les forces autrichiennes à Bra dans l’intention de bloquer étroitement Coni. Les troupes françaises, que Championnet avait rassemblées devant cette ville, furent repoussées le 1er jour complémentaire (17 septembre) et contraintes à abandonner Savigliano et Fossano. Championnet voulut revenir à la charge, mais il eut le tort d’opérer de plusieurs côtés par petites colonnes : le 1er vendémiaire (23 septembre) Saluces, le 2 (24 septembre) Pignerol, le 3 (25 septembre) Suse, nous étaient enlevés. Le 6e jour complémentaire (22 septembre), il avait pris le commandement des armées des Alpes et d’Italie fusionnées de nouveau sous le nom d’armée d’Italie, et Moreau partait pour Paris avant de se rendre à l’armée du Rhin où il ne devait arriver que le 23 frimaire (14 décembre).

Durant le mois de vendémiaire (octobre), eurent lieu plusieurs combats sans grande importance ; les deux partis attendaient une action décisive. Les Autrichiens, en ce moment en recul, étaient établis entre Fossano et Savigliano lorsqu’ils battirent finalement, les 13 et 14 brumaire (4 et 5 novembre), dans la série d’affaires meurtrières connues sous le nom de bataille de la Genola, les troupes françaises qui durent se replier. Elles perdirent, le 24 (15 novembre), le col de Tende ; le quartier général autrichien fut transféré à Borgo San-Dalmazzo, petite localité au sud de Coni, et, le 27 (18 novembre), l’investissement de cette dernière place était achevé ; elle se rendit le 13 frimaire (4 décembre). Du côté de Gênes, les Français furent rejetés, le 15 (6 décembre), sur le col de la Bocchetta ; le général Klenau s’avança, le 23 (14 décembre), vers Gênes, par le littoral ; mais il ne fut pas plus heureux que le 4 fructidor (21 août) et se fit repousser jusqu’à Sestri-Levante. À la fin de 1799, la gauche de l’armée d’Italie gardait le Petit Saint-Bernard, le Mont-Cenis et les débouchés des Alpes en France ; le centre occupait le littoral jusqu’à Savone ; la droite couvrait Savone, Gênes et la Ligurie à l’est. Les soldats souffrirent beaucoup en hiver ; manquant de tout, — Ouvrard était un des fournisseurs de l’armée — malades, ils finirent par déserter en masse. Championnet, qui avait donné sa démission — sous la date du 23 brumaire (14 novembre), le Moniteur du lendemain disait : « un courrier a apporté la démission donnée par Championnet du commandement de l’armée d’Italie. Le consulat a accepté cette démission. » — et qui attendait son successeur, mourut à Nice, le 19 nivôse an VIII (9 janvier 1800), âgé de 37 ans. Masséna, nommé général en chef de l’armée d’Italie, prit le commandement à Antibes le 26 nivôse (16 janvier). Malgré nos insuccès en Italie, la vérité est que, avant le retour