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« 3° Un blé d’Espagne à grains très durs, aussi transparent que le riz et qui a peu de son ;

« 4° Un blé locar peu délicat sur la nature du terrain, dont les épis donnent des grains plus pesants et en plus grand nombre, cultivé avec avantage auprès de Villers-Cotterets, département de l’Aisne.

« On voit dans les Mémoires de la ci-devant Société d’agriculture de Rouen qu’on y a essayé une espèce de blé venu de Silésie, qui n’est point sujet à la nielle, qui verse moins que l’autre et qui produit plus de farine.

« Suivant le Socrate rustique, la Société de Zurich, après plusieurs essais, a connu que les grains les plus avantageux à cultiver dans les montagnes sont deux sortes d’épeautre (Veinkorn et le mehrkorn) qu’à l’exemple des Suisses on a commencé à semer en France aux bords du Rhône.

« Dans un très bon éloge, qu’on vient de publier par ordre du gouvernement, du citoyen Mareschal, cultivateur, mort président du district de Breteuil, département de l’Oise, on a eu soin de remarquer que c’est à ses essais, à ses soins redoublés, qu’on doit, dans son canton, l’heureux succès de la culture du blé-froment de Flandre et que ce fut à ses dépens qu’il en fit arriver la première semence à la ferme de Mauregard.

« Enfin, le trimestre d’automne 1787 (vieux style) des Mémoires d’agriculture publiés à Paris par la Société qui s’occupait de cet objet, annonce un essai de culture dans le ci-devant Boulonais, du blé de grâce ou à six côtes, dont la paille est très médiocre, mais qui produit en grains souvent un tiers de plus que le blé ordinaire et qui devrait être par là le grain particulier du pauvre. »

Quatre mois avant, dans un rapport lu à la Convention le 21 frimaire an III (11 décembre 1794), Thibaudeau signalait que le Muséum d’histoire naturelle avait reçu de Pologne « une espèce de blé qui fournit une récolte dans trois mois et demi et peut se semer en avril ».

Au début de l’an VI (octobre 1797) Tessier publiait, dans les Annales de l’agriculture (t. II, p. 407), une étude où il recommandait un froment qui lui avait été envoyé d’Angleterre, qu’il appelle « froment à épis rouges, sans barbes, grains blancs, tige creuse ». « Le froment dont il s’agit, dit-il, m’a été envoyé du Nord et particulièrement de l’Angleterre. D’abord je l’ai semé à Rambouillet au milieu d’un grand nombre d’autres », d’où « les noms de blé d’Angleterre, blé de Rambouillet, qui ne leur conviennent pas mieux que celui de blé de tout autre pays ».

Un peu plus tard, en nivôse an VI (décembre 1797), la Feuille du cultivateur (t. VII, n° 27) annonçait que, « dans la ci-devant Bresse et aux environs de Lyon », on cultivait « le blé dit godelle », froment barbu, introduit depuis vingt-cinq à trente ans, qui « n’est pas sujet à la carie, surtout la variété rouge, pas sujet au noir ».

La superficie des terres de labour, comparée à celle de tout le pâturage « de quelque nature qu’il soit, prairies naturelles, artificielles, plantes légu-