voit, généralement inférieurs aux salaires agricoles (du moins les salaires industriels de la fabrique et du tissage).
Comme la commune d’Albi, la commune de Cordes se hâte d’appliquer l’article 8 de la loi du 29 septembre et de maximer tous les salaires industriels et agricoles.
Il est malaisé de calculer l’effet général du maximum sur la condition économique des prolétaires. J’ai marqué déjà (et c’est à mon sens un fait d’une très haute importance), que par rapport à 1790 la condition des salariés était sensiblement améliorée puisque la majoration des prix n’était que d’un tiers pour les denrées et qu’elle était d’une moitié pour les salaires ; mais c’est une question de savoir si, avant le maximum, les ouvriers n’avaient pas conquis une majoration de salaire proportionnellement plus forte par rapport au prix marqué des denrées que celle que permettait la loi du maximum. En sorte que, s’il est certain que la loi du maximum consolide des avantages conquis par les prolétaires depuis la Révolution, il est malaisé de décider si elle marque pour eux un progrès sensible sur l’état qui a précédé immédiatement le maximum.
La loi du maximum semble leur avoir apporté surtout de la sécurité ; mais au point de vue des rapports du prix de travail au prix des denrées, il n’est pas démontré qu’elle ait réalisé un progrès. En plus d’un point, les ouvriers, les prolétaires tentèrent d’éluder le maximum. Mais, de ce fait même, on ne peut pas tirer (du moins en l’état présent de notre documentation) des conclusions assurées. Peut-être protestaient-ils parce que la loi du maximum, tout compte fait, leur imposait çà et là une diminution nette de salaire. Peut-être aussi cherchaient-ils à éluder, en ce qui les concernait, la loi du maximum pour faire équilibre aux manœuvres par lesquelles les détenteurs des denrées l’éludaient souvent de leur côté. Ou encore les ouvriers n’auraient-ils pas été fâchés d’étendre et d’affermir le régime provisoire dont semblent bien avoir bénéficié les prolétaires parisiens, taxation des denrées, libre revendication des salaires.
C’est contre cette prétention que s’élève la Commission des subsistances et approvisionnements de la République, dans une circulaire qu’elle adresse, le 11 Frimaire an II, aux administrateurs des départements et districts, et à tous les citoyens…
« Considérant que ces lois salutaires dont le but est de saper jusque dans leur fondement les spéculations frauduleuses des hommes avides qui s’engraissent du sang des malheureux, deviendraient inutiles et sans effet si tous les membres de la société ne contribuaient pas, chacun pour ce qui le concerne, à leur pleine et entière exécution, seul moyen de procurer au peuple, à un prix convenable, les objets nécessaires à son existence ; considérant que cette vérité n’est pas assez sentie ou que la malveillance et la cupidité égarant les esprits portent quelques ouvriers à exiger pour leurs travaux des prix