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dérantisme ou du fédéralisme des patrons, la pensée leur venait que la nation pourrait bien devenir le grand industriel, le grand fabricant dont les intérêts et la pensée se confondraient avec les intérêts et la pensée des sans-culottes eux-mêmes. Voici que, dans la même séance de la Commune « une députation des membres composant le directoire du département de la Nièvre se présente ; l’orateur, après avoir donné les détails les plus étendus et les plus satisfaisants sur la situation politique de ce département, fait le tableau de cette contrée précieuse par ses productions, ses mines et les bois immenses qui seraient de la plus grande utilité pour la République si elle les faisait exploiter pour son compte. »

Voilà donc les industries métallurgiques du centre de la France qui demandent, elles aussi, à être nationalisées. Mais n’est-ce pas l’hébertisme, n’est-ce pas tout au moins la Commune de Paris qui, par Chaumette, a propagé cette idée dans la Nièvre ? Précisément, dans la deuxième quinzaine de septembre, Chaumette est allé dans la Nièvre pour y voir sa vieille mère malade, et il y a porté l’esprit de la grande Commune. Il a trouvé en Fouché un homme tout préparé à cet ordre de pensée. Fouché, en mission dans l’Allier et la Nièvre, a mandat de surveiller le Centre. Il doit expédier le plus de forces possibles sur Lyon ; il doit en tous cas épier, écraser toute velléité fédéraliste, tout mouvement de sympathie pour la contre-révolution lyonnaise. Or, qu’est Lyon ? la ville des prêtres et la ville des grands marchands et fabricants. Il est impossible d’animer les esprits contre Lyon sans les exciter contre le fanatisme des prêtres, contre l’égoïsme de la grande fabrique.

Ce n’est pas dans la bourgeoisie industrielle et capitaliste du Centre, ce n’est pas parmi les propriétaires et exploitants des grands bois qui alimentent le feu des usines, ce n’est point parmi les propriétaires et exploitants des mines et des forges qu’il trouve un concours énergique et un point d’appui. Il a donc besoin des ouvriers ; il a besoin des prolétaires ; il a besoin des pauvres bûcherons et des ouvriers du fer ; mineurs qui extraient le minerai, fondeurs et marteleurs qui le façonnent. Et pour qu’il les garde avec lui, c’est-à-dire avec la Révolution, pour qu’ils ne glissent pas, à l’exemple de tant d’ouvriers lyonnais, sous la domination politique de leurs maîtres économiques, il faut que lui, commissaire de la Convention, représentant de la Révolution, il fasse sentir à tous que c’est le gouvernement révolutionnaire qui est le vrai maître, le vrai patron. Il faut qu’il donne aux pauvres et aux prolétaires ce qui leur manque, plus de confiance en eux-mêmes. Et voilà pourquoi, en ce mois de septembre, quand la ville de Lyon est toute brûlante de contre-révolution, Fouché parle de haut aux riches du Centre. Voilà pourquoi il annonce et promet aux pauvres « la Révolution intégrale ». Il somme la bourgeoisie de multiplier les sacrifices nécessaires, si elle-même ne veut périr. Il ébauche au moins le projet de vastes institutions sociales de protection des faibles et de solidarité. Qu’il ait voulu à ce moment avec sa sou-