personnes délibérantes, parmi lesquelles il y avait cent femmes. Les tribunes étaient occupées par environ cent personnes.
« Dufourny, au nom d’une Commission dite des Six, formée depuis hier, proposait de nommer six commissaires pour aller demander à la municipalité qu’elle avisât, sans délai, à la nomination provisoire d’un commandant de la garde nationale parisienne : sans cela point d’ensemble dans les mesures à prendre. Une femme a parlé sur cet objet et a généralisé ses vues. Elle a dit qu’il ne fallait, désormais, espérer de salut que par des mesures promptes et vigoureuses, et qu’en portant des coups tels que les ennemis que l’on avait en vue ne puissent jamais s’en relever. Elle s’est beaucoup attachée à prouver que la Convention était mauvaise… Elle a appuyé la proposition du Comité, elle a entraîné tout le monde. On a délibéré conformément à la proposition du Comité, et elle a été la première désignée pour cette Commission.
« On a demandé, au nom du Comité des Six, une confiance sans borne, et la promesse de mettre à exécution toutes les délibérations qu’il prendrait, sans autre examen. On a paru accéder à ces propositions.
« Dufourny a, par deux ou trois fois, imposé silence à des orateurs qu’il a taxés d’imprudence parce qu’ils semblaient toucher la question des moyens à prendre. Il a interrompu un autre orateur pour dire ces mots : « Je crains bien que si vous perdez autant de temps à délibérer, vous ne soyez pas de la fête ».
« L’objet dont généralement tous les orateurs se sont occupés a été une insurrection prompte, générale et à grandes mesures dans Paris.
« Un des moyens proposés par un membre, qui s’est dit de la section du Théâtre-Français, est de désarmer tous les riches, les aristocrates, les feuillants, les modérés, comme il a annoncé que cela avait été pratiqué dans cette section et dans une autre, aujourd’hui, par un procédé très simple : « Nous avons, dit-il, réuni quelques canonniers, nous leur avons représenté que la Convention avait promis de les armer, qu’elle n’en faisait rien, qu’ils n’avaient qu’à faire une visite fraternelle chez ceux ci-dessus désignés, et leur prendre, aujourd’hui, leurs fusils jusqu’à ce que demain on pût leur prendre leurs assignats et leurs écus. » (Ce propos individuel et qui a un certain air d’authenticité, n’exprimait certainement pas l’esprit général des délégués.)
« Une autre mesure générale proposée par Dufourny, au nom, toujours, de la Commission des Six, a été d’engager toutes les sections à faire une adresse à la Convention, pour lui demander la punition du crime d’Isnard envers Paris : « Afin, dit-il, qu’ayant une fois donné une impulsion commune à tous les Parisiens, on pût les entraîner vers un même but ».
« Au reste, il a été parlé de frapper de très grands coups, et jamais on n’a manqué de compter le côté droit de la Convention et la Commission des