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Il me paraît certain qu’Hébert n’inspirait pas au peuple la même passion profonde que Marat. Dans l’affection du peuple pour Marat il entrait une sorte de respect. Non seulement, il avait vu juste plus d’une fois, quand les ténèbres semblaient épaissies sur tous. Mais il y avait dans toutes ses paroles un sérieux extraordinaire, une sincérité douloureuse et tragique.

Intérieur d’un Comité révolutionnaire.
(D’après un dessin de Boquet, appartenant à la Bibliothèque Nationale.)


Surtout, et le peuple lui en savait un gré infini, il avait été souvent, sous son apparence violente, l’homme du bon sens, de la mesure, je dirai presque de la modération. Cela, Dutard l’a vu admirablement, et j’avoue que je n’ai trouvé nulle part un portrait de Marat et une analyse de sa popularité qui soit aussi conforme à l’impression toute vive que m’a donnée l’étude des textes et des actes. Le policier philosophe a très bien vu qu’à ce moment