tions avec les rebelles de la Vendée, que je n’ai jamais été dans ce pays, que je n’y connais personne et que je n’y ai jamais eu de correspondance. C’est à lui de prouver le contraire ou d’avouer sa turpitude. »
Oui, mais pourquoi Lanjuinais ne répond-il pas que c’est lui qui a proposé contre tous les rebelles de l’Ouest la loi la plus redoutable ? C’eût été une réplique très forte. Mais sans doute, ses impressions à ce sujet s’étaient modifiées un peu, et il laissait volontiers dans l’ombre cette terrible motion.
La Gironde, dans l’ensemble, accueillit assez froidement les communications et les appels de la Vendée patriote. Elle ne prit pas très au sérieux le péril vendéen. Mercier du Rocher l’affirme très nettement. Pervinquière et lui, délégués auprès de la Convention, allèrent, le 23 mars, au Comité de défense générale (et non de sûreté générale, comme l’imprime par erreur M. Chassin à la page 517) :
« Pétion, présidant ce comité, et la plupart des membres qui le composaient étaient du parti qu’on appelait girondin. J’y vis Barbaroux, Vergniaud et Gensonné. On discuta longtemps sur les moyens de ramener la tranquillité dans les départements révoltés. Lamarque proposa de charger le pouvoir exécutif de cet objet. Je répondis que cette disposition était insuffisante ; je représentai la guerre civile et toutes ses horreurs répandues sur le territoire de la Vendée qui serait peut-être bientôt à la merci des Anglais. On me dit qu’il ne fallait pas m’exprimer aussi énergiquement ; mais je répliquai que je n’étais pas là pour cacher la vérité et qu’il fallait bien connaître le mal pour y appliquer le remède. Gensonné dit au comité que le département de la Vendée était entièrement fanatisé, et que, sur vingt citoyens de ce pays, à peine rencontrait-on un patriote. « Gensonné, répondis-je, il y a encore des patriotes dans la Vendée ; mais pourquoi n’as-tu pas dit au Corps législatif la vérité dans le rapport que tu lui en as fait dans la mission sur notre territoire ? Pourquoi lui as-tu caché la disposition où étaient les esprits dans ces contrées ? Pourquoi ne démasquas-tu pas l’incivisme de Péchard, qui était l’âme de l’administration ? Elle était bien coupable, elle a favorisé les prêtres réfractaires et les nobles. »
« Gensonné se tut. On continua la délibération. Santerre, commandant de la garde de Paris, était présent. « D’après ce que vient d’exprimer ce citoyen, dit-il en me montrant, il n’y a pas un instant à perdre. Il faut faire partir pour la Vendée vingt mille hommes de la garde nationale de cette ville dans toutes les voitures qu’on pourra se procurer. Ils seront rendus dans huit jours en présence des brigands, qui rentreront bien vite dans le devoir. Nous saisirons les prêtres, les nobles et les scélérats qui les excitent. Les bons cultivateurs reconnaîtront leurs erreurs ; nous leur parlerons le langage de la raison et de la fraternité, et le calme sera rétabli. » Cette proposition fut appuyée par Marat, mais elle ne fut pas mise aux voix.
« On ne s’inquiétait même pas de recueillir des renseignements sur