que vous connaissiez la dixième partie de ses perfidies, et à quel point il est exécré du soldat.
« Dès qu’il eut pris le commandement de l’armée de La Fayette, il eut l’audace de se déclarer l’ennemi des gardes nationaux, notamment des Parisiens, et il en exigeait une soumission aveugle aux chefs qui n’avaient pas la confiance du soldat. « S’il y a parmi vous, leur disait-il souvent, un seul coquin qui ait l’insolence de mal parler des chefs, des croix de Saint-Louis, ou de faire des motions, je le ferai raser et mettre au cachot jusqu’à ce qu’on le renvoie les fers aux pieds et aux mains. » Vous avez vu de quelle manière révoltante il a traité les bataillons, le Mauconseil et le républicain, pour les punir d’avoir détruit le traître lieutenant-colonel du régiment du Dauphiné, pris en flagrant délit. »
Le 3 février, c’est Marat lui-même, qui dans son journal recommence l’assaut. Il s’est rallié à l’idée de Danton, à l’idée d’annexer la Belgique, mais c’est surtout pour l’enlever au gouvernement des généraux.
« La Belgique sera une acquisition plus importante encore (que celle du comté de Nice), non seulement par ses fortes barrières, mais par les forces redoutables qu’elle ajoutera à celles de l’État, en affaiblissant d’autant la maison d’Autriche, son plus mortel ennemi ; car la Belgique faisait le plus beau fleuron de la couronne impériale. Son sol est excellent, sa population est considérable et ses richesses sont énormes. Sa réunion est surtout précieuse dans les circonstances actuelles, car elle déjouera complètement les projets ambitieux conçus par quelques généraux dont les intelligences et les menées avec les ordres privilégiés belges tendaient à usurper la souveraineté de ces belles provinces ou à ménager à l’empereur le moyen de la reprendre, et dans les deux cas à ruiner les affaires de la république par la séduction et la défection des armées sous leurs ordres.
« Il y a quatre mois que je ne cesse de démasquer les complots criminels de Dumouriez avec la noblesse et le clergé du Brabant, la preuve en a été donnée à la tribune par la lettre qu’a lue Cambon. Ainsi la voilà écrite de la main même du traître. J’ose croire que l’engouement pour ce carabin, ancien valet de Cour, est totalement évanoui, et qu’en riant de la sottise de ses partisans, qui le représentent comme notre seul libérateur, passé, présent et futur, nous prouverons par le plan de défense que nous allons adopter, que la patrie peut très bien se passer de lui. »
Le 8 février, Marat s’élève contre le remplacement de Pache et il l’impute à Dumouriez :
« Enfin, la faction Roland, dite des royalistes, des hommes d’État, de l’appel au peuple, de la détention, ou des ennemis de la patrie, a tant intrigué, tant cabalé, tant machiné, elle a tant dénoncé le pauvre Pache, elle a tant crié que tout était perdu s’il restait plus longtemps en place, que les députés patriotes ne voulant pas courir le blâme des mauvaises opérations