La Gironde, servie par les fautes et les prétentions de la Commune, servie aussi par l’énormité maladroite de la calomnie de Robespierre, retrouva un moment tout son ressort. On put croire, le 3 septembre, qu’elle était tout le pouvoir exécutif. Danton s’effaçait. Avec un instinct révolutionnaire admirable, il avait pressenti que l’excitation continuée du 10 août jointe à l’émoi des premières défaites et du péril grandissant, jetteraient l’âme du peuple en des mouvements violents. Et il avait tenté le 2 d’emporter vers la patrie toutes les énergies tumultueuses. Il n’avait pas réussi à empêcher les massacres par cette diversion sublime. Il ne s’obstina pas. Il ne crut pas de son devoir de ministre révolutionnaire et patriote d’entrer en lutte avec ces forces populaces égarées. Comment épurer le métal des cloches quand elles sonnent le tocsin de la liberté en péril ?
Il avait donc, pour sa part, laissé faire, peut-être même, comme Mme Roland l’en accuse, n’avait-il pas disputé à la Commune le sceau de la justice dont elle avait marqué son manifeste meurtrier. Mais il avait défendu Roland