équitable et valable qui ne représente ses facultés d’intelligence aussi bien
que sa propriété. Mais comme l’intelligence (ability) est un principe vigoureux et actif et que la propriété est un principe indolent, inerte et timide,
celle-ci ne peut jamais être à l’abri des invasions de l’intelligence si elle ne
domine pas, et de beaucoup, dans la représentation. Elle doit être représentée en ses grandes masses et en son accumulation, ou elle n’est pas protégée
équitablement. La caractéristique, l’essence même de la propriété, formée
des principes combinés de conservation et d’acquisition, est d’être inégal.
Par suite, les grandes masses de propriété qui excitent l’envie et tentent la
rapacité doivent être mises hors de la possibilité même du danger. Ainsi
elles forment un naturel rempart autour des propriétés moindres en tous
leurs degrés. La même quantité de propriété, qui est par le cours naturel
des choses divisée entre plusieurs, n’a pas la même opération. Son pouvoir
défensif s’affaiblit en se diffusant. Dans cette diffusion la portion de chacun
est moindre que ce que, dans l’ardeur de son désir, il peut se flatter d’obtenir
en dissipant les accumulations de propriété des autres. À la vérité, le pillage
d’un petit nombre de grandes propriétés ne donnerait qu’une toute petite
part si on les distribuait entre plusieurs. Mais la foule n’est pas capable de