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« Les éléments constitutifs de la féodalité, la corvée, la taillabilité réelle et personnelle, étaient abolis sans indemnité dans tous les biens appartenant à l’État. Quant aux sujets taillables et corvéables des seigneuries, ils pouvaient s’affranchir en payant à leur seigneur « le prix dudit affranchissement, tel qu’il serait estimé par experts convenus entre les parties, ou à leur défaut, nommés d’office par le Conseil. » C’était l’abolition des privilèges féodaux décrétée huit ans avant la Révolution française. » (Henri Fazy.)

Hegel.
(D’après une estampe de la Bibliothèque Nationale.)


C’était comme un écho, parfois agrandi, des projets de Turgot. Mais la victoire de la démocratie et des forces nouvelles à Genève fut courte. Les cantons aristocratiques de Zurich et de Berne, redoutant la contagion démocratique, intervinrent. Et le ministre des affaires étrangères de France, M. de Vergennes, les seconda. La France ne cédait probablement pas à des préoccupations d’ordre politique, puisqu’elle venait de concourir à l’émancipation des États-Unis d’Amérique, et qu’elle n’avait guère à redouter pour sa monarchie l’exemple de la petite république genevoise. Mais elle craignait sans doute que l’influence traditionnelle de son résident à Genève, et de toute sa politique dans les cantons, fût amoindrie si les petites oligarchies sur lesquelles elle croyait avoir mis la main étaient ébranlées.

Les forces combinées de la France et des cantons écrasèrent à Genève la démocratie. Les chefs du mouvement, l’avocat du Roveray, le banquier Cla-