moitié des députés, ou intimidés ou empêchés, à proclamer la rupture avec
l’Empire allemand et l’incorporation avec la France. Mais cette décision, qui
n’aurait valu que par l’enthousiasme et la ferveur, était pesante et morne.
Aucun ressort d’espérance révolutionnaire ne la soutenait et de sombres pressentiments accablaient les âmes. Bientôt Mayence sera investie. Et des bourgeois forcenés de haine, accourus de loin, s’empresseront autour de la pauvre
ville, ravagée et incendiée par les boulets, et suivront avec une joie féroce
l’agonie de la cité qui accueillit la Révolution.
Est-ce à dire que la faillite de la Révolution française en Allemagne est complète ? Non, certes. D’abord, ce n’était pas en vain que depuis trois ans se déployait le spectacle prodigieux de la France révolutionnaire. Si obtus, si endormis que fussent encore les paysans d’Allemagne, ils apprenaient l’abolition des corvées et des dîmes, et ils s’étonnaient. Les hommes d’État