peine dépensait Nicolini pour dresser les enfants à la pantomime ! Mais
qu’est-ce que cela à côté des exemples vigoureux, de la direction constante,
des efforts incessants par lesquels les enfants dans les fabriques d’aiguilles
à coudre doivent être amenés au point nécessaire d’habileté ?… Quelle précoce
et forte impression doit agir sur l’esprit des fileurs de laine pour que dérober
le moindre brin leur apparaisse comme le plus grand des crimes !
Comme l’oreille du futur virtuose doit être formée de bonne heure ! Combien d’années il travaille pour façonner ses doigts, ses bras, tout son appareil sensitif ! Comme ses efforts sont continus ! Et si des études aussi précoces, aussi
grandes, sont requises pour former des hommes habiles en chaque art, si
l’influence de tant d’exemples, si une habitude constante, si une éducation
morale toute tournée vers ce but sont nécessaires pour que telle nation aille
avec joie sur la mer et telle autre descende en chantant dans les mines ;
si, avec l’aide de l’éducation, on doit enlever au peuple qui doit être consacré toute sa vie à une forme déterminée de travail, tous les autres sens,
et lui laisser le seul dont il fera usage, pour faire de lui l’esclave perpétuel