Page:Jaurès - Histoire socialiste, III.djvu/331

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à moustaches qui fut à Orléans chercher les prisonniers de la Haute-Cour nationale. Ces hommes dictaient leur volonté à leurs officiers municipaux et à leur commandant de garde nationale, qui obéissaient pour sauver leurs jours. »

Jean Rewbel.
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Le témoignage de Lecointe-Puyraveau et de Birotteau est un peu suspect, au moins d’exagération. Ils avaient eu en Eure-et-Loir, une attitude assez piteuse. Pour tout dire d’un mot, ils avaient eu peur, et pour sauver leur vie qu’ils crurent, peut-être à tort, menacée, ils avaient consenti à signer les taxes illégales, à revêtir de l’autorité de la Convention, eux, les gardiens et les vengeurs de la loi, la force populaire qui violait la loi. Ils cherchaient à s’excuser auprès de la Convention en grossissant le péril, et aussi en rendant le plus odieux possible le mouvement du peuple. C’était, à les en croire, l’effet d’une sorte de coalition monstrueuse des égorgeurs de septembre, émissaires attardés de la Commune de Paris, et du clergé factieux, et c’est la Convention surtout qu’ils haïssaient. Il ne paraît point douteux que le clergé, en effet, soufflait le feu des colères : à peine quelques mois plus tard, en janvier 1793, une pétition demandant presque avec menace « le maintien de la reli-