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les jours on détruit petit à petit la superstition et le fanatisme, et c’était là, morbleu, leurs armes les plus terribles. Leur grand secret était de n’en point avoir, et de nous faire croire qu’il y en avait un. Rappelez-vous comme, pour nous foutre de la poudre dans les yeux, ils faisaient de belles et nombreuses processions, où ils étalaient le luxe le plus insolent. Ils savaient bien qu’ils n’avaient pas d’autre moyen pour se soutenir et surtout pour conserver leurs richesses usurpées.


Événement du 14 Septembre 1792.

Des gens apostés s’étaient répandus dans les marchés de Paris, arrachaient aux femmes leurs montres, boucles d’oreille, etc. Plusieurs de ces voleurs revêtus d’écharpes furent saisis et immolés sur-le-champ.
(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


« Mais il y eut un bougre à poil, nommé Voltaire, qui ne contribua pas peu à foutre en bas le trône que ces hypocrites s’étaient élevé en profitant de l’ignorance des temps et de la crédulité de nos bons aïeux. Ce grand homme, en employant tantôt la plaisanterie, tantôt la raison, fut le premier à saper les fondements de cet édifice monstrueux ; ses principes firent insensiblement des progrès et préparèrent le règne de la liberté universelle, auquel nous touchons à peu près.

« J’ai cependant entendu quelques vieilles dévotes et quelques foutus cagots crier contre le sage arrêté de la municipalité ; ils disent : « Pourquoi empêcher de tapisser les maisons ? ça c’est toujours fait ! » Eh ! oui, bougres de bêtes, c’est parce que ça c’est toujours fait, qu’il ne faut plus que ça se