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plus simples un sens mélodramatique et mystérieux ? Pourtant, il est bien clair que dans la réaction de pitié et d’ordre qui suivit les massacres de septembre, Marat lui-même n’avait aucun intérêt à se compromettre par de ridicules histoires de brigands : arracher les boucles d’oreilles ou les bagues d’or de quelques femmes ne répondait guère à son tragique idéal. Marat lui-même, Marat surtout, désavouait ces basses escroqueries, et il y voyait (réciprocité touchante) une manœuvre de ses ennemis.


(D’après une estampe du Musée Carnavalet.)


Il écrit le 15 septembre :

« De nouveaux complots éclatent de toutes parts. Hier matin, l’alarme a été répandue dans Paris par des violences exercées dans différents quartiers sur des citoyennes, auxquelles des scélérats soudoyés déchiraient les mains et les oreilles, en leur arrachant leurs boucles et leurs anneaux d’or… Le but des auteurs de ces coupables menées paraît être de porter la terreur dans l’âme des citoyens, et de troubler les élections des députés à la Convention nationale en les abusant sur des dangers chimériques, au dedans. »