Page:Jaurès - Histoire socialiste, II.djvu/71

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvait être qu’une crise passagère, et qu’il était impossible que la révolution se soutînt par les causes qui l’avaient amenée. »


Retour de deux émigrans
(D’après une estampe du Musée Carnavalet).


Et Marat ne se borne pas à proclamer la faillite définitive de la liberté. Il prétend qu’en fait il n’y a jamais eu un mouvement de liberté sincère et vrai ; que, quand toute la France, dans les jours qui précédèrent et suivirent le 14 juillet, a pris les armes, ce n’était point pour conquérir la liberté, mais par peur des pauvres, « des brigands », et que si la bourgeoisie révolutionnaire utilisa aussitôt cette grande levée d’armes, ce fut pour intimider la Cour et pour se servir du pouvoir au profit d’une oligarchie nouvelle.