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Vergniaud lui répondit, au témoignage du Moniteur, du Logographe et du Journal des Débats et Décrets :

« L’Assemblée nationale connaît tous ses devoirs. Elle a juré de maintenir les droits du peuple et les autorités constituées. »


La guillotine est élevée sur la place du Carrousel
(D’après un document du Musée Carnavalet.)


Le fantôme de royauté durait donc encore : mais après tout, la Constitution elle-même permettait de prononcer la déchéance ou la suspension, et Vergniaud ne s’engageait guère. Quelques instants après, l’Assemblée reconnaissait officiellement des autorités « constituées », mais constituées cette nuit même par la Révolution. L’investissement des Tuileries, après le départ de la famille royale, s’était fait plus étroit. Les fédérés, le peuple des faubourgs avec baïonnettes, piques et canons, arrivaient, grossissaient. Était-il donc impossible d’éviter une collision sanglante ? L’Assemblée adresse en hâte une proclamation au peuple ; mais par qui la lui faire tenir ? L’ancienne municipalité était dissoute et impuissante. Thuriot proposa nettement à l’Assemblée de reconnaître en fait la municipalité nouvelle, la Commune révolutionnaire :